Après Cécile Bourgeon la veille, ce vendredi 11 décembre, c'était au tour de Berkane Makhlouf, son ex-compagnon, d'être entendu par la Cour d'assises du Rhône à Lyon. Il a déclaré qu’il n’avait jamais violenté la fillette.
A la cour d’assises du Rhône à Lyon, vendredi 11 décembre, cette nouvelle journée du 4ème procès de l’affaire Fiona était consacrée à l’audition de l’ancien compagnon de Cécile Bourgeon, Berkane Makhlouf. Il a chargé son ex-compagne, qui a pointé sa responsabilité dans la mort de la fillette : « Ce qu’a dit Cécile, ça m’a écœuré. J’ai tout fait pour que Cécile sorte de garde à vue, mais avant, elle m’avait dit : « Moi, je ne parlerai jamais, j’espère que tu ne vas rien dire ». Une fois, je voulais aller voir les policiers pour leur dire la vérité, elle m’a dit : « Non, tu resteras avec moi toute ma vie ». Au commissariat je me suis calqué sur la déclaration de Cécile, c’est vrai. Elle dit que j’ai été violent avec Fiona mais elle varie dans ses dépositions. Je n’ai jamais été violent avec les enfants, avec Fiona. Fiona, je l’aimais de tout mon cœur. Cécile était sous mon emprise, soi-disant. Elle n’a jamais pleuré la mort de sa fille. Moi, je pleurais tous les soirs », a déclaré l’accusé.
"Elle n’a jamais pleuré la mort de sa fille. Moi, je pleurais tous les soirs."
"Cécile, elle, ne s’occupait pas de ses enfants"
« Mon seul tort c’est d’avoir aimé Cécile et ses enfants. Le fait qu’elle me fasse passer pour un monstre, je suis écœuré », a-t-il ajouté. Il dépeint la co-accusée comme une mère peu attentionnée : « Je ne l’ai jamais vue frapper Fiona, à part deux fois. Une fois, elle m’a dit qu’elle lui avait mis une sacrée paire de claques. Elle ne jouait jamais avec les enfants. Je jouais à la console avec Fiona, on jouait au mikado avec des feutres, c’était son jeu préféré. Quand on allait à l’école on faisait la course. Cécile, elle, ne s’occupait pas de ses enfants. Elle ne pensait qu’à se droguer et à regarder la télé réalité. » Le président l’interroge sur les violences au sein du couple. Il répond qu’il s’agissait de « bagarres » et affirme que Cécile Bourgeon était violente avec lui.
"Je suis allé dans la chambre de Fiona et là, ça a été le cauchemar"
Le président de la cour Eric Chalbos interroge ensuite Berkane Makhlouf sur la nuit du drame. Il répond : « La veille de la mort de Fiona, j’ai dit à Cécile que ce serait bien qu’elle douche les enfants et qu’elle les couche. Moi, je suis resté devant la télé et j’ai entendu ‘gueuler’. Je suis allé voir et elle lui aurait mis deux coups de pied ou deux claques. Elle a dit : « J’en ai ras le bol de toi, Fiona.» » Il précise plus tard qu’il ne l’a pas vue porter les coups à l’enfant. Il raconte ensuite que la fillette serait venue les trouver vers 23 heures : « Je lui ai dit qu’il faudrait qu’elle aille se coucher, mais elle m’a dit qu’elle avait mal au ventre. Elle était nauséeuse, elle est partie se recoucher. A je ne sais plus quelle heure, on a entendu son lit grincer et on n’a plus entendu de bruit. On ne s’est pas inquiétés plus que ça. Je me suis levé et j’ai commencé à faire chauffer les pancakes. Je suis allé dans la chambre de Fiona et là, ça a été le cauchemar. Fiona était recroquevillée sur elle-même. Je lui ai dit : « Lève-toi », mais elle ne bougeait pas. Elle avait du vomi, un filet, qui sortait de la bouche », détaille l’accusé.
"On a pris la mauvaise décision, on n’a pas appelé les secours"
« Je l’ai portée et j’ai dit à Cécile : « Je crois qu’elle est morte ». Moi, je tremblais de partout mais elle était calme. Je lui ai demandé : « Qu’est-ce qu’on fait ? » Et là, je ne sais plus… On a pris la mauvaise décision, on n’a pas appelé les secours. Elle n’a jamais pris le téléphone pour le faire. Je ne l’aurais jamais empêchée. Et là, on a pris la mauvaise décision d’aller l’enterrer nous-même. On avait peur de se faire enlever les enfants. On a décidé conjointement d’aller faire l’enterrement », raconte ensuite Berkane Makhlouf. Il a ensuite exprimé des regrets : « Elle avait mal au ventre, elle se tenait le ventre. Je regrette, on aurait dû la surveiller toute la nuit. » Il a ensuite affirmé qu’il souhaité que le corps de Fiona soit retrouvé : « Si elle avait dit la vérité on aurait pu savoir de quoi Fiona est morte. Si on avait retrouvé le corps on saurait de quoi elle est morte ! Moi je ne voulais que ça ! » Il a nié toute forme de violence envers les enfants de Cécile Bourgeon : « Fiona et E., je ne les ai jamais frappées, je le jure sur mon fils. » La veille, son ex compagne a été interrogée pendant plus de 5 heures, sans jamais dévier de sa version des faits.