Alors qu’un nouvel incident est survenu, la veille, dans le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, dans les Landes, le mouvement des surveillants de prison se poursuit, mardi 16 janvier, en Auvergne-Rhône-Alpes.
Le fonctionnement quotidien des prisons est encore une fois perturbé ce mardi 16 janvier. La veille, le mouvement avait été très suivi dans toute la France par les surveillants pénitentiaires.
Une nouvelle journée de débrayage, de blocage total ou partiel, qui intervient après une nouvelle agression de surveillants dans le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Sept surveillants ont été agressés par un détenu considéré comme « radicalisé », selon les syndicats locaux.
« Ça apporte tristement de l’eau à notre moulin », évoque Bruno Lucchini, représentant syndical de la CGT au centre pénitentiaire de Riom. Dès 6h, ce mardi 16 janvier, les surveillants de la prison du Puy-de-Dôme, étaient de nouveau devant les portes de l’établissement. « On a bloqué deux extractions de la prison et on a retardé la prise de service du matin jusqu’à 8h30 », explique Alain Bernard, représentant UFAP-UNSA Justice. Un mouvement symbolique mais essentiel pour les syndicats alors que la ministre de la justice, Nicole Belloubet, est en visite dans le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, mardi 16 janvier.
Même son de cloches à Valence, dans la Drôme. Le blocage a repris mardi matin : "les agents ont refusé de prendre leur poste à l'appel de 6h45 pendant plus de 45 minutes", rapportent les syndicats. Ils entendent d'ores et déjà de reprendre le mouvement après une journée de pause mercredi. Pour mieux "repartir à la charge dès 6 heures du matin jeudi et vendredi".
"On multiplie les plans, mais on est toujours moins nombreux pour y faire face, tandis que les agressions physiques sont en augmentation constante", dénonce le délégué régional UFAP-UNSA Auvergne-Rhône-Alpes Dominique Verrière.
250 heures supplémentaires pour chaque surveillant en 2017 à Aurillac
Jeudi 11 janvier trois surveillants avaient été agressés par un détenu connu pour des actes de terrorisme. Depuis, trois syndicats, FO, CGT, UFAP-UNSA Justice, dénoncent le laxisme des gouvernements dans le traitement des détenus radicalisés. Pour les surveillants, le terrorisme nécessite la mise en place d’une procédure particulière, une juridiction spéciale et un système d’incarcération particulier.
Les instances nationales des différents syndicats seront reçues par la Garde des sceaux après sa visite mardi après-midi. Les négociations pourront alors commencer. La question de la spécialisation des établissements selon la dangerosité des détenus devrait être abordée. Mais pas seulement, la question des effectifs également. Si la maison d’arrêt d’Aurillac ne compte qu’une quarantaine de prévenus, les problématiques ne sont pas si différentes des grandes structures. « On n’a pas l’effectif nécessaire pour assurer le fonctionnement, insiste Yohan Jacinto, secrétaire local Force ouvrière. En 2017, chaque surveillant a fait au moins 250 heures supplémentaires. Nous sommes 25 surveillants au lieu de 28. Trois agents, ça semble peu mais ça représente une équipe. Au niveau national, globalement, on est en sous-effectif constant ».
Mercredi 17 janvier le mouvement devrait être suspendu. Selon l’issue des discussions avec le ministère, la reprise du mouvement pourrait avoir lieu dès jeudi matin.