Une seule mère de famille avait déposé plainte dans l’affaire dite des bébés nés sans bras dans l'Ain. Le parquet de Marseille vient de classer le dossier sans suite.
Une seule plainte a été déposée par une mère de famille, Axelle Laissy. Une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui. Mère d'un enfant né avec une malformation, celle-ci a été entendue début février 2021 par les enquêteurs de la police de l’environnement à Marseille.
Aujourd'hui, Louis a 10 ans et vit dans le village de Saint-Jean-de-Thurigneux dans l'Ain. Mais la justice a décidé de ne pas aller plus loin dans cette enquête. Une grande déception pour celle qui cherche des réponses à ses questions mais n'a pas voulu réagir dans cet article.
Le registre des malformations en Rhône-Alpes , Remera s'offusque : "Nous n'avons pas été interrogés et les protagonistes de l'affaire, généticiens, médecins, spécialistes n'ont pas été entendus. La plainte a été classée sans suite..."
L'agénésie une malformation très rare
L'affaire dite des "bébés nés sans bras" a été rendue publique en 2018. Le registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera) avait signalé 8 cas entre 2009 et 2014 dans un rayon de 17 km dans l'Ain, auquel s'ajouteront par la suite 5 autres cas signalés sur la période 2006-2016.
Mais l'agence Santé Publique France ne reconnait pas pour ce territoire, de façon significative une "anomalie statistique". Cette conclusion a été publiquement contestée par le Remera et sa présidente, Emmanuelle Amar, le tout dans un contexte de vives tensions, l'INSERM et la région Auvergne-Rhône-Alpes ayant annoncé vouloir cesser le financement de cette structure associative.
L'agénésie transverse est une malformation rare: moins de 2 cas pour 10.000 naissances en Europe. Il s'agit d'une anomalie congénitale de type réductionnel, c'est-à-dire qui se caractérise par l'absence totale ou une malformation importante de l'un des avant-bras de l'enfant.
Emmanuelle Amar reste convaincue que ces malformations peuvent s'expliquer par un facteur environnemental.
"Quels ont été les épandages, les substances utilisées dans le traitement de l'eau. A ces questions que nous répondu l'agence Anses (Sécurité et environnement) ? Il ne s'est rien passé dans l'Ain."
Le Registre des Malformations de Rhône-Alpes se saisit de ce dossier d'anomalies congénitales, après qu'un médecin installé à Pont d'Ain ait été confronté à deux cas de ces malformations à la naissance inexpliquées.