C'est un problème depuis le début de la crise sanitaire et plus encore en hiver. Avec la fermeture des restaurants, les ouvriers qui travaillent sur les chantiers n'ont plus de lieux pour déjeuner. La municipalité de Marboz, dans l'Ain, a décidé d'ouvrir sa salle des fêtes pour les accueillir.
Il reste un peu de neige aux abords du chantier. Ces maçons ne s'en plaignent pas. "L'habitude, lance l'un d'eux, et puis c'est physique ce qu'on fait, donc on ne sent plus le froid, à part quand ça descend vraiment en dessous de 0."
A l'heure du déjeuner, passer une petite heure au chaud "ça fait quand même du bien, manger chaud aussi". Leur chef a tout prévu. Il a commandé des menus complets dans un resto du coin, et il a surtout réservé des places auprès de la mairie de Marboz.
La commune a décidé de soutenir les professionnels du bâtiment en ouvrant une pièce de sa salle des fêtes pour la pause des travailleurs du froid.
"On avait repéré les ouvriers qui venaient chercher leur plateau repas dans les restaurants et qui retournaient dans leur camion pour déjeuner ou s'installaient sur les marches de l'église dans le froid. On voulait les aider et aider aussi nos trois restaurateurs qui préparaient des plateaux repas"
Essentiel en hiver
Du gel à l'entrée, un registre pour laisser son contact en cas de contamination, deux fours dans un coin, un évier, des tables et chaises installées en fonction du nombre d'inscrits... la salle des fêtes est devenue abri pour les ouvriers des environs. Ils suivent les consignes de distanciation : deux convives sur une table de quatre, personne en face.
C'est en promettant le respect des règles sanitaires que le lieu a pu ouvrir, conformément à ce que l'Etat proposait depuis le 15 décembre.
"A la fin du service, une agent ouvre les fenêtres de la salle en grand et désinfecte. Si on veut que ça tienne, on a interêt à être vigilants", détaille la maire.
Le seul bémol est soufflé par un électricien attablé : "faut avouer que manger en décalé comme ça, sans personne devant soi, c'est pas forcément ce qu'il y a de mieux pour la convivialité, mais au moins on fait une coupure digne de ce nom."
Reportage F. Grassaud et M. Zammit