Qui en veut aux chats du Bugey? C'est la question que se posent des habitants d'Argis, dans l'Ain. Depuis plusieurs semaines, les félins du village sont victimes d'empoisonnements. Certains sont morts, d'autres ont eu la vie sauve grâce à un vétérinaire qui a identifié la cause: le paracétamol.
Une perfusion et des nutriments fournis à l'aide d'une sonde auront suffi à sauver Georges, le sacré de Birmanie de la famille Bou. La chance de ce chat, c'est d'avoir eu des propriétaires vigilants qui se sont tout de suite inquiétés, voyant l'état de fatigue de la bête. Le vétérinaire n'a pas eu de mal à diagnostiquer un empoisonnement au paracétamol. Chez le chat, la substance est toxique, il ne possède pas les enzymes nécessaires à son élimination.
Le Dr Jean-Luc Dumas n'en était pas à son premier cas, ce qui a facilité la prise en charge. "Quand on voit un chat en détresse respiratoire avec la muqueuse bleue, voire qui montre ensuite des signes de jaunisse, on sait que c'est du paracétamol." L'acte intentionnel ne fait guère de doute.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
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Aujourd'hui, Georges est sauvé mais son propriétaire a déposé plainte. "Sur Argis, il y a déjà eu de nombreux chats et chiens qui ont été victimes d'empoisonnement, certains en sont morts, faut que ça cesse!", explique-t-il. La mairie a d'ailleurs placardé des affiches pour appeler la population à la vigilance et pour mettre en garde les empoisonneurs qui risquent 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende pour acte de cruauté envers un animal domestique.
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Laurent Bou habite à Argis (Ain) et vient de déposer plainte car son chat a été victime d'un empoisonnement au paracétamol.
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La vétérinaire du secteur imagine que la ou les personnes à l'origine de ces empoisonnements, sont sûrement des habitants qui n'en peuvent plus de la prolifération des chats. "Il y a quand même d'autres façons de régler le problème des chats errants", détaille J-L. Dumas, "la stérilisation en est une, il faut trouver de l'argent pour limiter les naissances."
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Jean-Luc Dumas est vétérinaire à Saint-Rambert-en-Bugey à quelques kilomètres d'Argis où des chats et des chiens sont empoisonnés. Il pense que des habitants pensent ainsi lutter contre la prolifération. "Y'a d'autres façons de s'y prendre!", explique-t-il, choqué.
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