Une nouvelle vidéo réalisée par des animalistes a été tournée dans un élevage intensif de Saint-Didier-sur-Chalaronne dans l'Ain. On y découvre un amoncellement de cadavres et une benne remplie de poulets morts. L'éleveur plaide un "accident d'élevage" et a porté plainte contre les militants.
C'est une nouvelle vidéo choc qui est donnée à voir, ce mardi 1er octobre, par Direct Action Everywhere (DxE). Un représentant de l'organisation d'origine américaine a pénétré dans un élevage de l'Ain à la mi-septembre. "Nous l'avons simplement choisi dans la liste connue des élevages du groupe LDC/Le Gaulois", justifie l'activiste.
Reportage

Dès les premières images, William Burkhardt, -cravate et chemise blanche pour l'occasion (sic)-, marche au milieu de milliers de poulets, et se dirige vers un tas de cadavres situé dans un coin. Il compte, à vue d'oeil, entre 60 et 80 volailles mortes.
La progression continue, l'"agent" du DxE s'arrête sur le sol recouvert d'excréments et insiste sur la lumière toujours allumée alors qu'il est 2 heures du matin, histoire de faire grossir plus vite.
L'équipe sort de l'élevage pour se diriger vers la remise A.T.M, pour Animaux Trouvés Morts. Dans la benne destinée à l'équarrissage, on découvre les corps de dizaines de poulets morts.
Aujourd'hui, l'élevage est vide. Après 35 jours, les poulets sont partis à l'abattoir. C'est la pause sanitaire dans les entrepôts. Rencontré par une équipe de France 3 Rhône-Alpes, l'éleveur concerné a justifié ce nombre anormal de cadavres dans la benne. "C'est un accident d'élevage, un mouvement de panique des volailles qui se sont étouffées entre elles. Une première en 5 ans de pratique", assure-t-il. Pas de chance pour lui alors, les animalistes sont venus au mauvais moment ou étaient bien informés.
De son côté, le groupe LDC/Le Gaulois se dit "étonné" et "choqué". "Nous n'avons jamais relevé de manquements graves dans cet élevage, tout est conforme, le taux de mortalité habituel y est de 3,2% contre 4% ailleurs", explique Julien Ducros.
Ce mardi matin, l'éleveur est allé déposer plainte à la gendarmerie de Thoissey pour dénoncer l'intrusion.
Les agriculteurs soupçonnent une mise en scène
Ce n'est pas la première fois que des défenseurs de la cause animale mènent des actions dans l'Ain. Régulièrement, les agriculteurs reçoivent des SMS de la gendarmerie qui les appelle à la vigilance. Pour le président de la Chambre d'agriculture de l'Ain, Michel Joux, "on a affaire à des gens très militants, qui n'ont pas beaucoup de scrupules et qui peuvent mettre en place des choses". Il imagine par exemple que les cadavres de poulets ont pu être entassés avant le tournage. M. Joux étaye son propos, "il y a quelques mois, on a retrouvé un tas de cadavres d'une dizaine de porcelets en pleine nature, alors que nous avons un système d'équarrissage efficace, je ne vois pas pourquoi un éleveur prendrait ce risque. Les antispécistes sont prêts à tout pour discréditer les éleveurs".