Envoyé par la gendarmerie de Bourg en Bresse, un message prévient les agriculteurs d'un risque potentiel d'agression de la part des associations dénonçant les conditions d'élevage. Les agriculteurs sont inquiets ...
Inquiétude des agriculteurs et éleveurs dans l'Ain. Dans chaque canton, chaque référent a reçu un court message jeudi dernier en fin de soirée : "Vigilance risque actions de mouvements animalistes radicaux perpétrés à l'encontre du milieu agricole". Le message a été envoyé par les gendarmes de Bourg-en-Bresse.
Cette alerte a provoqué la surprise mais aussi renforcé le sentiment d'inquiétude des exploitants agricoles et des éleveurs. Sur leurs gardes, certains disent redouter des actes violents. Les gendarmes enquêtent sur de possibles mouvements animalistes radicaux mais n'ont pas souhaité s'exprimer.
Ce message d'alerte intervient dans un contexte de tensions entre professionnels de la filière viande et certains militants de la cause animale. Ces derniers mois, des boucheries ont subi tags radicaux ou de dégradations. Dernière action en date dans le département de l'Ain, des tags inscrits sur le mémoral des déportés de Nantua.
Il y un an : l'incendie des abattoirs Gesler
Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2018, il y a tout juste un an, les abattoirs Gesler, une entreprise familiale, avaient été la cible d'une action violente. Un important incendie avait ravagé une grande partie de l'établissement implanté à Hotonnes, petit village du Haut Valromey. Plus de 2000 m² sur les 3500 m² du site avaient été ravagés par les flammes. Les enquêteurs avaient découvert plusieurs départs de feu; ne laissant aucun doute sur la piste criminelle.
Quelques jours plus tard, les faits avaient été revendiqués par de mystérieux militants antispécistes.
Une première en France.L'incendie criminel avait plongé tout le secteur dans l'angoisse. Certains éleveurs redoutaient même d'être les prochaines victimes de militants animalistes radicaux baptisés Lune blanche et Meute noire.
Peu de temps après l'incendie, les abattoirs étaient victimes d'une nouvelle action: la direction avait reçu une lettre de menaces particulièrement violente. Elle avait été lue à l'Assemblée nationale par le député LR Damien Abad.Les abattoirs, qui employait 80 personnes, avait été rendu inutilisable durant plus de trois mois. Un drame économique aussi pour la petite commune rurale de 700 habitants. Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes qui s'était rendu sur place avait même annoncé le déblocage d'une aide d'urgence de 200 000 euros. L'établissement a finalement repris du service en janvier dernier.
Dans le département de l'Ain, les agriculteurs et éleveurs sont inquiets.