Bourg-en-Bresse. Hommage aux 70 femmes mortes de violences conjugales en 2019

Ce dernier jour de juin, le cap des 70 femmes décédées sous les coups de conjoints, a été atteint en France. Pour alerter, une fois encore, sur les violences conjugales, un rassemblement a eu lieu devant les grilles du Palais de Justice de Bourg-en-Bresse.


Dimanche 30 juin, 14 heures. Une vingtaine de personnes écoutent la liste des victimes. 70 prénoms sont cités. Il y a Isabelle, Sylvie, Nicole, Julie... toutes ont subi des violences conjugales qui ont mené à leur décès. Si l'année se poursuit à un tel rythme, le triste record de 2018, -130 mortes-, sera dépassé. L'hommage se termine par 70 secondes de silence. Si le rassemblement se déroule devant le tribunal, "c'est pour rappeler que les peines prononcées en pareil cas sont insignifiantes, et c'est pour ça que ça continue!", explique une manifestante.  

Derrière cet hommage, on trouve l'association "Putain de Guerrières" dont le nom sonne comme un cri de colère. Sa fondatrice, Clémence Fraboulet, est de celles qui s'en sont sorties. C'était en 2015. "Le jour où je me suis retrouvée plaquée au sol à 7h30 du matin, devant mes enfants, j'ai compris que ce n'était pas normal. J'ai fait mes valises dans deux sacs plastique et on est partis (avec les enfants)." Elle a quitté les Hautes-Alpes pour refaire sa vie dans l'Ain. 

Son histoire, Clémence l'a racontée à une heure de grande écoute dans l'émission "ça commence aujourd'hui" de France 2. Après ce témoignage, elle a décidé de s'engager en créant une page facebook

Reportage
Le cap des 70 femmes décédées sous les coups de leurs conjoints, a été atteint en France. Pour alerter, une fois encore, sur les violences conjugales, un rassemblement a eu lieu en tout début d'après-midi, ce dimanche 30 juin, devant les grilles du tribunal de Bourg-en-Bresse. ©France 3

"En presque 2 ans, nous avons écouté et aidé près de 200 femmes de toute la France, la première approche se fait par message privé, via la page", explique Clémence. Une chaîne de solidarité se met ensuite en place pour aider les femmes à quitter leur foyer quand elles sont victimes de coups. 

"Mais ce que l'on fait ce n'est pas assez", ajoute Alexa Cortinovis membre des "Guerrières" et assistante sociale de profession. Elle en appelle aux pouvoirs publics. "Si on prend l'exemple de l'Ain, il n'y a pas de centre dédié pour loger ces femmes et les assister, dans les commissariats il n'y a qu'un poste et demi d'assistante sociale, c'est fou dans l'un des départements les plus grands de France."

Et d'ajouter: "aujourd'hui il n'y a pas d'élu à nos côtés, c'est dommage, mais il faut qu'ils le sachent, on va se montrer particulièrement vigilantes durant la campagne des Municipales qui approche, ça suffit, ça ne peut plus durer!".

 
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