Jeux Olympiques Paris 2024. Porteuse de drapeau en 2016, qui est la judoka Clarisse Agbégnénou, "le bulldozer" des tatamis

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Elle a l'un des plus beaux palmarès de l'histoire du judo et sera l'une des têtes d'affiche françaises de ces Jeux olympiques, à 31 ans. Après l'argent à Rio en 2016 et ses deux médailles d'or en 2021, Clarisse Agbégnénou a l'occasion d'écrire à partir de ce samedi 27 juillet, un peu plus sa légende.

Porte-drapeau et double championne olympique à Tokyo, en individuel et par équipes, devenue mère en 2022, la judoka Clarisse Agbégnénou a depuis remporté une sixième couronne mondiale et mènera encore les Bleues dans son sillage à Paris.

Six fois championne du monde, la judoka française la plus titrée de tous les temps, qui combat en - 63 kg, n'est dépassée au niveau planétaire que par son compatriote Teddy Riner (11 sacres mondiaux) et par la Japonaise Ryoko Tani (sept mondiaux, et deux olympiques, chez les - 48kg).

En mai, elle a manqué l'occasion de remporter un 7e sacre, finissant en bronze. Alors "en colère" envers elle-même, l'exigeante championne se projetait déjà vers Paris auprès de l'AFP: "quand je gagnerai les Jeux, j'oublierai".

Lire : JO de Tokyo 2021. Qui est Clarisse Abgegnenou, la judokate rennaise qui portera le drapeau français ?

Des débuts difficiles dans l'existence


Une force et une assurance dignes de cette battante née. Et ce n'est pas une image, car battante, elle l'était dès sa naissance prématurée, deux mois avant le terme, à l'automne 1992 à Rennes: réanimée avec son jumeau Aurélien, elle passera ses quatre premières semaines en couveuse, alimentée par perfusion.

Bretonne pour l'état civil, "Gnougnou" grandit en région parisienne avec ses trois frères. Être la seule fille forge forcément son caractère. Dirigée vers le judo à neuf ans, elle s'y découvre. À 14, elle quitte le foyer familial pour le pôle France d'Orléans. Puis à 17 ans, en 2009, elle rejoint l'Insep, pépinière des champions français.

Après tout s'enchaîne. En 2013, elle remporte le premier de ses cinq titres européens, et l'année suivante le premier mondial, à 21 ans.

Un "Bulldozer"

Devenu le "bulldozer" d'1,64 m que l'on connait, elle a dû "changer de stratégie" au cours de sa carrière, pour "rester au top". 

"Forcément, quand on a une longévité comme ça, c'est difficile", explique-t-elle à l'AFP. "Les gens commencent à me connaître, donc je mets en place des choses totalement différentes".

Elle s'est par exemple entourée de Gianni Locarini, qui lui enseigne le "mouvement", une discipline qui peut faire penser à la capoeira. Elle pratique le yoga ou encore le jujitsu brésilien.

 "Pionnière" 

Celle qui a désormais sa statue au musée Grévin cherche à Paris une autre forme de postérité. Et c'est encore auprès de ses proches qu'elle puise son énergie: ses parents et ses frères, toujours, mais aussi son compagnon et sa fille Athéna, née en juin 2022.

Après sa maternité, Agbégnénou a fait un retour fracassant en remportant son sixième or mondial en 2023. De quoi forcer l'admiration. 

"Elle est une pionnière, elle fait des choses qui n'ont jamais été faites auparavant, elle montre la voie", confie à l'AFP la Britannique Nekoda Smythe-Davis, judoka médaillée mondiale et maman également.
Depuis la naissance de sa fille, on a vu Agbégnénou l'emmener partout, l'allaitant entre deux combats, lui mettant autour du cou les médailles qu'elle glanait, brisant les codes établis dans le traditionnel monde du judo. 

Avant sa grossesse, déjà, ses combats débordaient des dojos. Elle avait participé au développement de culottes menstruelles pour une marque spécialisée, était devenue marraine de l'association SOS Préma, aidant les enfants prématurés, ou avait posé en Une de L'Équipe Magazine pour un dossier sur les seins des sportives.

La Daronne

Doyenne des Bleues à 31 ans, "Gnougnou" est aussi, au sein de l'équipe de France, "la maman, la daronne", s'amuse Shirine Boukli, une des benjamines. 

Pour l'entraîneur des Bleues Christophe Massina, être mère lui "donne une force supplémentaire" car elle veut "rendre fière sa fille". Si "ce n'est plus forcément la même athlète qu'il y a quatre ans", elle est "toujours aussi percutante et insatiable", estime-t-il auprès de l'AFP. 

"Ce qui m'impressionne le plus chez Clarisse, c'est sa persévérance, son souci du détail et cette volonté de tout écraser, à partir du moment où elle a ça en tête, elle est inarrêtable", continue-t-il.
Déçue de son bronze mondial en mai, elle avait dévoilé sa "stratégie" pour les JO: "il faut les atomiser dès le début". Ses adversaires sont prévenues.

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