Coronavirus. L’EHPAD de Pont-de-Veyle (Ain) confirme la mort de 17 personnes

Dix jours après le lancement par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne Rhône-Alpes de la campagne de dépistage du Covid-19 dans l’établissement, la direction de l’EHPAD de Pont-de-Veyle (Ain) confirme le décès de 17 personnes. Une "catastrophe", pour l’un des salariés.

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Dans un communiqué de presse écrit mardi 21 avril, et publié ce mercredi 22 avril sur son site internet, l’EHPAD de Pont-de-Veyle (Ain) confirme le décès de 17 pensionnaires, liés de près ou de loin au Covid-19.

"La direction de l’établissement et l’ensemble des personnels partagent la douleur des disparitions de résidents, et aussi l’inquiétude légitime des familles, renforcée par l’impossibilité de pouvoir visiter leur proche et témoigner de  leur affection", a réagi la direction.

Depuis le début de la crise du Coronavirus, quinze autres personnes hospitalisées au Centre hospitalier de proximité Ain Val de Saône, dont l’EHPAD dépend, seraient également décédées. Ce qui porte à 32 le nombre total de morts durant cette période.

Survenus entre le début du mois de mars et le vendredi 17 avril, certains décès seraient "directement imputables au Covid-19 sur des personnes âgées", informe la direction. Pour d’autres résidents, "le Covid-19 est venu aggraver un état de santé déjà fragilisé" ou "compliquer un état de santé extrêmement fragile et instable", ajoute-t-elle.

Dans cet EHPAD de l’Ain qui accueille 109 résidents, la moyenne d’âge est de 89 ans. Pour la "majorité", ce sont "des personnes avec une santé fragile et dépendant de soins quotidiens", soulignent les cadres dirigeants.
 

Une campagne de dépistage lancée dix jours plus tôt

Cette annonce intervient dix jours après le début d’une campagne de dépistage du Covid-19 menée auprès des personnes dites "vulnérables". Lancée par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne Rhône-Alpes, elle a ciblé, entre le 12 et le 14 avril, les résidents et patients présentant des symptômes. L’EHPAD de Pont de Veyle avait ainsi pu bénéficier, avec celui de Thoissey, des premiers tests.

Sur 57 personnes testées, 30 ont été diagnostiquées positives au Covid-19 dans la maison de retraite. Du côté du personnel, 24 cas ont été confirmés, la plupart ne présentant aucun symptôme de la maladie.

Ces chiffres élevés, la direction les explique par "la présence probable d’un cluster durant la deuxième quinzaine du mois de février, impossible à identifier alors et d’origine inconnue". 
 

La gestion de l'épidémie remise en question

Les dirigeants l'assurent : "Dès le début du mois de mars, sur les recommandations des pouvoirs publics notamment, le confinement de chaque résident en chambre et le renforcement des mesures barrières (déjà largement appliquées dans le cadre de la grippe saisonnière) ont été mises en œuvre de manière la plus rigoureuse possible. Le plan blanc a également été déclenché pour l’ensemble de notre établissement, et une cellule de crise a été constituée et continue de se réunir deux fois par semaine."

Mais, dans une lettre ouverte adressée à Claude Maréchal, directeur de l'EHPAD, un collectif anonyme de soignants salariés de l'établissement dénonce une mauvaise gestion et "le culte de silence", accusant l'administration de "dissimuler les statistiques du nombre de résidents malades et décédés" ces dernières semaines. 

Signalant l'"absence de tests" et "l’insuffisance de matériel qui a favorisé la propagation du virus", le collectif dit s'être trouvé "impuissant" face à la "désorganisation générale du centre hospitalier, qui n’a pas su prendre la mesure de l’ampleur de la catastrophe du COVID19 et qui, ensuite, n’a pas su se doter des moyens pour combattre efficacement le fléau".

"Nous, soignants, nous avons eu l’impression d’être l’équipage d’un bateau perdu en haute mer dans la tempête. Navigant à vue et sans assistance", témoignent certains salariés du Centre hospitalier Ain Val de Saône. 

Certains membres du personnels décrivent comment, avec les moyens du bord, ils ont tenté, tant bien que mal, de parer à l'urgence, alors qu'ils ne pouvaient que "constater l’hécatombe continue": "Des tréteaux ainsi que de vieilles portes ont été disposés dans des locaux techniques et de ménage en guise de sommaires tables funéraires. Une morgue de fortune était montée à la hâte."

Ce mercredi 22 avril, nous avons tenté de joindre plusieurs fois la direction... Celle-ci n'a pas donné suite à nos sollicitations. 
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