Pour encourager le covoiturage du quotidien, l'agglomération de Bourg-en-Bresse (Ain) propose depuis le 1er décembre 2023 de rémunérer les automobilistes qui font leur trajet domicile-travail à plusieurs. En fonction de la distance, ils toucheront jusqu’à trois euros par passager.
Chaque jour, trop de voitures occupées par une seule personne viennent garnir les parkings des entreprises de France. Depuis le 1er décembre 2023, les conducteurs de l'agglomération Bourg-en-Bresse sont rémunérés s'ils font le trajet domicile travail à plusieurs.
Voilà un an qu'Audrey Paris effectue tous les jours les 30 kilomètres qui la séparent de Brion à Ceyzériat en covoiturage. "C'est l'occasion de faire de belles connaissances, ça me correspond plutôt bien !". Alors si on lui propose d'être payée pour covoiturer... "Ça m'inciterait encore plus à le faire, évidemment. Pour désengorger les alentours de Bourg, ça peut valoir le coup", sourit-elle au volant de sa voiture.
L'immense majorité des trajets domicile travail sont faits en voiture
D'après Grand Bourg Agglomération, près de 83% des actifs vont travailler en voiture dans le département de l'Ain, pour la plupart seuls dans leur véhicule. Pour favoriser le covoiturage en entreprise, la collectivité compte rémunérer les automobilistes qui acceptent de prendre des passagers.
Une opération menée en partenariat avec l'application BlaBlaCar Daily, la version de BlaBlaCar dédiée aux trajets quotidiens, utilisée par 7.000 personnes sur le territoire de l'agglomération. Pour en bénéficier, les passagers et les conducteurs sont invités à indiquer sur l'application leurs adresses de domicile et de travail ainsi que leurs horaires pour la semaine.
Le trajet gratuit pour les passagers
BlaBlaCar Daily met ensuite en relation les utilisateurs qui font des trajets similaires aux mêmes horaires. Le conducteur reçoit ensuite une compensation pouvant aller de 1,50 à 3 euros par trajet et par passager, selon la distance. "La limitation mensuelle sera de 100 euros. L'objectif, ce n'est pas de créer un nouveau métier de covoitureur", tient à tempérer Jean-François Debat, le président de Grand Bourg Agglomération. Côté passager, le trajet devient gratuit.
Si on ne veut pas accepter le covoiturage, il ne faut pas se plaindre du prix de l'essence
Jean-François DebatPrésident de Grand Bourg Agglomération
"La transition, c'est changer. Oui ça apporte une contrainte. Il faut s'organiser, accepter quelqu'un dans son véhicule. Mais on ne veut pas accepter cette contrainte, il ne faut pas se plaindre du prix de l'essence", martèle Jean-François Debat.
/regions/2023/12/04/ftv6694-00-03-43-14-656dde8844f4b194852513.jpg)
"L'objectif final est qu'on ait le moins de voitures possible sur les routes et qu'on arrive à effectuer ce changement de comportement pour qu'à l'avenir, on aille au travail en covoiturage. Dans les prochains mois, il y a aura un gros travail d'explication. On accompagnera les employeurs pour faire passer le message, à les inciter à pratiquer le covoiturage", indique François Fantin, directeur régional de BlaBlaCar Daily.
L'agglomération fait également savoir que les automobilistes qui changent leurs habitudes de déplacement peuvent bénéficier de la nouvelle prime "Covoiturage" de 100 euros, versée au bout de dix trajets domicile travail sur l'application.
