Dix mois de prison avec sursis pour avoir menacé le proviseur d'un lycée parisien

Le tribunal de Bourg-en-Bresse a condamné l'un des auteurs de menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel à Paris à dix mois de prison avec sursis. Le prévenu avait formulé ces menaces sur les réseaux sociaux après l'altercation entre le proviseur et une élève qui refusait de retirer son voile islamique.

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10 mois de prison avec sursis pour appel à la violence sur les réseaux sociaux : c'est la peine que le tribunal de Bourg-en-Bresse (Ain) a prononcé ce jeudi 28 novembre 2024 contre l'un des auteurs de menaces envers le proviseur du lycée Ravel à Paris.

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public lors du procès qui s'est tenu début novembre. L'homme d'une quarantaine d'années a été reconnu coupable de provocation publique à commettre un crime ou un délit non suivi d'effet.

En février 2024, le proviseur du lycée Ravel, Philippe Le Guillou, avait eu une altercation avec une élève qui refusait de quitter son voile islamique dans l'enceinte du lycée. Le proviseur avait ensuite été la cible de plusieurs menaces de mort en ligne et d'autres propos violents.

L'accusé s'est dit "honteux" de ses propos

Durant l'audience, le prévenu a reconnu avoir posté sur le réseau social X : " Il faut aller lui en mettre deux à ce fils de lâche. Musulmans, entraînez-vous (...),on a le droit de se défendre (...), regroupez-vous et formez des équipes."

À la barre, ce père de famille au casier judiciaire vierge s'est dit "honteux" de ses propos, expliquant n'avoir pas mesuré les conséquences de ce qu'il écrivait. Il utilisait à l'époque le réseau social comme "un défouloir". Sa peine a été assortie d'obligations de soins et d'indemnisation des parties civiles, et d'une interdiction d'entrer en relation avec la victime.

Une peine nécessaire

"Ce jugement était nécessaire pour montrer aux enseignants et aux chefs d'établissement qu'ils ne sont pas abandonnés par l'autorité judiciaire", a réagi dans un communiqué le bâtonnier Francis Lec, avocat de M. Le Guillou. Pour des faits similaires envers M. Le Guillou, un premier homme avait été condamné par la cour d'appel de Caen (Calvados) à un travail d'intérêt général.

Un deuxième, âgé de 27 ans, jugé en correctionnelle mi-octobre à Paris, a écopé d'une peine de 60 jours-amendes, d'un montant total de 600 euros, pouvant valoir de la prison s'il ne paie pas. Le parquet de Paris a fait appel de la condamnation. La plainte pour violence déposée par l'élève a quant à elle été classée sans suite.

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