REPORTAGE. Commissaires-priseurs : l'art d'estimer les œuvres et objets destinés à la vente aux enchères

Régulièrement, les commissaires-priseurs organisent des journées consacrées aux estimations des œuvres que le public souhaite vendre. À Bourg-en-Bresse, l'hôtel des ventes a accueilli une journée expertise pour des objets et des peintures de plus ou moins grande valeur.

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Les ventes aux enchères sont un commerce comme un autre. Et pour vendre, il faut avoir de la marchandise. L'équation demande que régulièrement, les commissaires-priseurs ouvrent les portes des hôtels des ventes pour accueillir celles et ceux qui souhaitent faire estimer un bien en vue de le mettre aux enchères. Bénédicte Girard-Claudon consacre son temps à évaluer les tableaux et autres sculptures ou mobiliers qui lui sont présentés.

Chaque commissaire-priseur a son style

Dans le cours de la journée, plusieurs dizaines de pièces lui sont apportées. Toutes ne soulèvent pas son intérêt. Chaque professionnel a son style et affectionne plutôt tel ou tel type d'objets, explique en substance Bénédicte Girard-Claudon qui rappelle "que nous prenons ce qui correspond aux demandes du marché." Ces dernières heures, la commissaire-priseur a réceptionné en dépôt une sculpture de Derenne datée de 1925, une danseuse de Saint-Bal, avec sa patine façon bronze, une commode du XVIIIe siècle avec de belles poignées de tirage, un service en faïence japonais ou encore deux planches sculptées avec une chasseuse de papillons sur l'une, Diane chasseresse sur l'autre. 

Habitant non loin de l'hôtel des ventes, Bernard Gemin-Jacovidès fait partie des personnes qui sont venues pour faire expertiser un objet. Dans ses bras, un tableau représentant Venise qui provient de la maison de son père décédé il y a deux ans. Avec sa sœur, ils préfèrent mettre en vente ce qu'ils n'ont pas la place de conserver. C'est le cas de ce tableau qu'il n'a jamais plus apprécié que ça. Pour lui qui vient de temps en temps pour vendre, la question n'est pas spécialement liée à l'argent. "Mais au lieu de le donner, je préfère le mettre en vente, ça peut intéresser quelqu'un et on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise." Selon les recherches effectuées par la commissaire-priseur, il pourrait valoir autour de 150 euros. Prix croisé avec les données d'estimation du site mondial Art Price.

Les objets, il faut les regarder car ils racontent des choses. Mais la difficulté de notre métier est de trouver ce que l'on appelle le juste prix. C'est essentiel pour avoir une réaction du public acheteur.

Bénédicte Girard-Clauson

Un métier d'observateur-connaisseur

L'expertise est un exercice particulier. En plus d'un bon degré de connaissance du marché, il faut se tenir au courant des ventes qui ont lieu dans le monde. Savoir ce qui est coté, ce qui l'est moins. Et puis il y a cette curiosité nécessaire pour mieux "comprendre" l'œuvre.

"Afin d'estimer les tableaux, par exemple, je regarde le sujet, comment il est composé. Je regarde le support, la signature.  Ensuite, il est bon de retourner le tableau car il parle. Ça donne des informations, des confirmations si au dos l'artiste a contresigné sa toile, ou pas. Ça permet de voir aussi l'état de la toile, s'il y a eu des restaurations, s'il y a eu un contrecollage sur une autre toile.  Parfois, il y a une étiquette si la toile a fait l'objet d'une expo. Les objets, il faut les regarder, ils racontent des choses.

Le vendeur a aussi des choses à dire sur l'œuvre : son origine, depuis quand il la possède, si elle a été acquise au cours d'un voyage à l'étranger par un membre plus ou moins lointain de la famille, à quelle époque, etc.

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