Ils ont parcouru plus de 6000km pour rencontrer leurs correspondants. Des enfants du nord de l'Inde sont actuellement à Ambérieu-en-Bugey (Ain). C'est un voyage aussi exceptionnel pour ces Ladakhis que pour les collégiens français qui les reçoivent.
A l'extrême nord de l'Inde, entre la Chine, le Tibet et le Pakistan, le Ladakh est une région peu connue mais avec des paysages époustouflants. Christiane Mordelet, -qui a réalisé plusieurs documentaires au pied de l'Himalaya-, a mis en contact les familles rencontrées avec des établissements scolaires français.
Leur rêve devient réalité en ce mois de mai. 17 enfants du Ladakh et 9 accompagnateurs sont en France. Ils ont d'abord fait escale à Ambérieu-en-Bugey, dans l'Ain, avant La Grave (Hautes-Alpes), Nîmes et Nice... en tout, 5 établissements du sud-est se sont mobilisés pour les accueillir, organisant des cagnottes pour leur rembourser le voyage.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
Les enfants sont reçus comme des correspondants européens, dans les familles. C'est pour eux une étonnante découverte. Chuskit explique qu'elle est surprise de voir "autant de machines dans les maisons… pour laver le linge, la vaisselle, même pour faire la cuisine, pourtant, vous mangez souvent des produits achetés au supermarché", s'étonne-t-elle.
Une des professeures qui les accompagne est marquée par le confort dans les salles de classe françaises. Au Ladakh, quand le froid envahit l'école, les enfants prennent des cours à l'extérieur, pour profiter de la chaleur du soleil.
Mais comment peut-on comparer l'incomparable? Inversement, on peut relever que le système d'éducation indien s'est particulièrement développé ces derniers années, offrant parfois une école pour une poignée d'élèves.
Passé le cap des comparaisons, les enfants de France et du Ladakh jouent tout simplement ensemble. Il n'y a pas de choc culturel entre eux.
Cette visite donne l'occasion de sensibiliser les collégiens français au réchauffement climatique. En effet, au Ladakh la fonte des glaciers se vit au quotidien avec des inondations parfois meurtrières. "J'espère que cette rencontre permettra à nos élèves de changer leur comportement dans le futur", lance Isabelle Balandrat, professeure de physique-chimie.