Des bébés qui naissent sans main ou sans bras : dans le département de l'Ain, 7 cas ont été relevés en cinq ans par le Registre des Malformations de Rhône-Alpes. Pas d'excès d'anomalies, pas d'éventuelle cause commune, résultat : il n'y aura pas d'investigations supplémentaires de la Santé Publique.
Sept bébés nés sans main ou sans bras en l'espace de cinq ans dans l'Ain ? Ce n'est pas plus que la moyenne nationale. Toutes ces malformations à la naissance ont été enregistrées dans un rayon de 17 kilomètres autour du village de Druillat ? L'hypothèse d'une cause commune n'est pas retenue. Il n'y aura pas d'investigations complémentaires? En quelque sorte, pour l'agence nationale de Santé Publique de France, le dossier est clos.
Ce jeudi 4 octobre, suite à la présentation des rapports d'investigations des anomalies congénitales en Bretagne, Loire-Atlantique et Rhône-Alpes, l'agence nationale de Santé Publique a officiellement pris position, et indiqué par communiqué concernant ces malformations à la naissance dans le département de l'Ain :
"Suite à l'investigation des sept cas rapportés dans l'Ain, nés entre 2009 et 2014, l'analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale, et Santé Publique de France n'a pas identifié une exposition commune à la survenue de ces malformations. L'absence d'hypothèse d'une éventuelle cause commune ne permet pas d'orienter des investigations complémentaires".
La polémique enflait depuis une semaine, après la diffusion de l'Oeil du 20 heures de France 2, lorsque les journalistes se sont penchés "sur un rapport médical troublant longtemps resté confidentiel".
Le Registre des Malformations de Rhône-Alpes se saisit de ce dossier d'anomalies congénitales, après qu'un médecin installé à Pont d'Ain ait été confronté à deux cas de ces malformations à la naissance inexpliquées. Le REMERA va en décompter sept au total entre 2009 et 2014, des malformations à la naissance toutes enregistrées dans un rayon de 17 kms autour du village de Druillat. C'est 58 fois plus que la moyenne estime le Registre.
Toutes les mamans des bébés nés sans main ou sans bras ont été interrogées par REMERA. Toutes habitent en milieu agricole, au milieu de champs. Mais l'agence nationale de la Santé Publique estime qu'il n'y a pas de lien établi, conteste la méthodologie utilisée par le Registre, et se contente de préconiser une poursuite de la surveillance.
Le conseil Scientifique de #remera a écrit à @santeprevention en octobre 2016 : l'excès de cas constaté dans l'Ain doit inciter à rechercher des pistes étiologiques.
— REMERA (@AmarEmmanuelle) 4 octobre 2018
Réponse: "continuez la surveillance". C'est ce que ns avons fait après l'alerte de 2011, puis 3 nx cas sont nés.. https://t.co/CATm349RdT
Poursuivre la surveillance alors que les subventions publiques sont coupées ? Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Toujours est-il que le Registre des Malformations de Rhône-Alpes est, depuis, menacée de fermeture. La structure s'est vue supprimer 125.000 euros de subventions.