Originaire de Meximieux dans l'Ain, le chef cuisinier le plus célèbre du Québec est accusé de s'être inventé une histoire imaginaire, et se retrouve dans la tourmente médiatique outre-atlantique.
Inconnu en France, Jean-Claude Apollo est une star de la télé au Québec. Connu sous le nom de "Giovanni", ce chef cuisinier participe régulièrement à des émissions de télévision québécoise, et est l'auteur de plusieurs livres de cuisine notamment.
Mais depuis quelques jours, il est au cœur d'une tourmente médiatique outre atlantique. "Giovanni" est accusé par des médias locaux d'avoir -largement- romancé son histoire.
https://youtu.be/WyFykIY1E-Y
La belle histoire
La légende lui attribuait une naissance en Italie, qu'il aurait quittée à 13 ans, pour devenir directement un élève du maître français Bocuse. Le chef semble jouer de ce passé supposé pour se forger un profil romancé. Dans son restaurant à Québec, il expose des photos de son enfance. On y voit un petit italien, entouré de ses copains en maillot de bain, sur la côte amalfitaine. Pendant 20 ans, Giovanni raconte avoir été formé par Bocuse. Une affirmation qu'on retrouve sur son profil LinkedIn, comme dans son livre de recettes, Apollo, publié en 2007. Il affirme aussi avoir travaillé à l'Elysée pour François Mitterand...
La réalité
Mais le 16 novembre dernier, un article du journal québecois La Presse, intitulé "Giovanni Apollo : un parcours jalonné de mensonges", démonte la belle histoire. Jean Claude Apollo est né à Bourg-en Bresse, et a grandi à Meximieux, dans l'Ain. Il allait en Italie... Pour les vacances. La fameuse photo ? Elle est l'œuvre d'un artiste italien, et date... De 20 ans avant sa naissance.
Il s'est formé comme apprenti dans le restaurant "Chez Lutz", à Meximieux, dans lequel il a pu côtoyer, au mieux... D'anciens élèves de Paul Bocuse. Il a bien travaillé à l'Elysée. Le restaurant du nom "L'Elysée", à Lyon. On l'avait mal compris. Et il a bien cuisiné pour Mitterrand. Une fois, en 1988, au Sofitel de Lyon... En tant que troisième commis de cuisine.
Le démenti
Apollo dément toute tentative de fiction sur les réseaux sociaux, et publie une "déclaration assermentée" dans laquelle il tente de relativiser le malentendu. "Certains éléments de ma vie ont pu être romancés", reconnaît-il, avant d'affirmer que des profils à son nom sur les réseaux sociaux ont pu être publié à son insu, "sans que je n'aie eu l'opportunité de les corriger ou de les nuancer". Il dément au passage toutes les autres accusations portées contre lui, qui s'accumulent.
Le grand déballage
Selon nos confrères québécois, le chef mentait aussi sur ses plats. Il a servi "ce qu'il disait être" de la viande de gnou d'Afrique, interdite au Québec, ou encore du bison d'Amérique, qui n'aurait été autre... Que du bœuf. « Il disait qu'il importait des produits d'Afrique, de Mauritanie, qu'on recevait ça par avion. J'ai demandé au fils du boucher, qui m'a confirmé que c'était du cheval.», affirme un ancien de son équipe au journal.
Violence, pouvoir et sexe s'en mêlent !
Jean Claude Apollo est par ailleurs mis en cause pour des affaires d'argent. Un entrepreneur, Tony Accurso, aurait ainsi prêté 2 millions de dollars au chef pour des projets de restaurants, sans jamais être remboursé. Cerise sur le gâteau, il est accusé de violences dans des affaires privées, ainsi que de harcèlement psychologique et de nature sexuelle.
Le chef cuisinier dément ces accusations une à une, et rappelle qu'aucune plainte n'a été déposée contre lui sur ces sujets. Il n'empêche, le chouchou français des médias québécois a perdu de sa superbe.