
Rencontre avec les irréductibles gilets jaunes du rond-point de Meximieux, dans l'Ain, un an jour pour jour après le début du mouvement.
Depuis le 17 novembre 2018, ils interpellent les automobilistes. Il y a un an, ils étaient 300 gilets jaunes à prendre position à l'entrée de l'A42, à une quarantaine de kilomètres de Lyon. A présent, ils sont tout juste une vingtaine d'irréductibles, qui n'ont jamais abandonné la lutte. Ces Gilets Jaunes sont des retraités, des salariés précaires ou encore des mères célibataires qui se sentent abandonnés et laissés pour compte. Le bilan de cette année de mobilisation est maigre mais pour Jacky Motte, présent depuis un an sur ce rond-point aindinois, ce sont avant tout "des liens de fraternité et d'amitié" qui se sont tissés.
Entre détermination et amertume
Pour Marieke François-Léger, tenir un an sur ce rond-point n'a pas été une partie de plaisir mais n'a rien de comparable avec son quotidien de maman célibataire de trois enfants. "Affronter le froid, la pluie, le gaz... c'est que dalle à côté de notre vie," résume-t-elle.
Participer à ce mouvement de contestation a changé sa vision. "Moi je ne baisserai plus la tête," déclare-t-elle avec fermeté. Cette mère de famille explique avoir longtemps pensé être seule responsable de sa situation difficile, "Je pensais que je ne faisais pas ce qu'il fallait. Mais on voit en arrivant chez les Gilets Jaunes qu'on est tous pareils, que tout le monde se donne de la peine... On travaille tous! Tous les matins on se lève!" . La jeune femme qui a le sentiment de passer à côté de sa vie fait un constat : "On n'a plus de vie en fait !" La mère de famille s'interroge : "Vivre c'est quoi : aller au travail ? Non ma vie ce n'est pas aller au travail, rentrer chez moi et regarder la vie des autres à la télé !".
Loin des images des affrontements lors des manifestations, les irréductibles du rond-point de Meximieux ont gardé le soutien des riverains et la clémence des forces de l'ordre. Mais combien de temps durera encore leur mobilisation ?