Montréal-la-Cluse (Ain). Dix ans après les faits, la reconstitution du meurtre de Catherine Burgod

Dix ans après l'effroyable découverte du corps de Catherine Burgod, -tuée de 28 coups de couteau-, une reconstitution a été organisée, ce mardi 5 mars, à Montréal-la-Cluse (Ain), en présence d'un suspect. L'enquête a été ponctuée d'innombrables rebondissements.

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Comprendre ce qu'il s'est passé le 19 décembre 2018 dans le vieux village de Montréal, c'est le but de la reconstitution judiciaire organisée ce mardi, en présence de Mamadou Diallo, désormais l'un des principaux suspects dans l'enquête sur le meurtre de Catherine Burgod, une postière de 41 ans.

Ces dernières années, c'est la personnalité de Gérald Thomassin, un ancien acteur tombé dans la marginalité, qui a retenu l'attention des enquêteurs. Il reste mis en examen, tout comme un des ses compagnons d'infortune pour complicité.

Reportage Franck Grassaud et Jean-Marc Nouck Nouck
Un rappel des faits suivi de l'intervention de l'avocat de la famille de la victime


L'effroyable découverte

Un vendredi de décembre, un artisan de Montréal-la-Cluse et la secrétaire du médecin patientent à l'Agence Postale. Inquiets de l'absence inhabituelle de "Cathy" au comptoir, ils décident de pousser la porte du coin cuisine, à l'arrière. C'est alors qu'ils découvrent le corps mutilé de la postière. 

Photo. La place du village où se trouve l'Agence Postale

La gendarmerie investit les lieux et commence une enquête scrupuleuse, à la recherche de suspects. Aucune piste n'est écartée, d'autant que le meurtre s'accompagne d'un vol de 2.000€. Sur les lieux du crime, des traces d'ADN sont relevées. Un indice précieux et exploitable pour les enquêteurs qui ne dévoilera ses secrets que bien plus tard...


Le premier suspect, un acteur "oscarisé" et marginalisé

Parmi les marginaux des environs, un ancien acteur retient particulièrement l'attention des enquêteurs. Alcool, drogue, tentatives de suicides... Gérald Thomassin, "césarisé" en 1991 pour le film "Le petit criminel", vit, à l'époque, une véritable descente aux enfers dans ce village.

Capture d'image

C'est son intérêt pour le meurtre de la postière qui alerte les investigateurs. Après quelques verres, il évoque régulièrement le fait-divers sordide. Il est même aperçu à deux reprises sur la tombe de la victime. Son attitude déclenche rapidement une mise en garde à vue, en 2009. Mais son ADN ne correspond pas à celui retrouvé dans l'Agence. Il sera finalement relâché.
 

Rebondissement

En 2013, nouveau rebondissement. Toujours sous surveillance et sur écoutes téléphoniques, Gérald Thomassin fait une révélation à son frère. Saoul, il dit qu'il va se livrer pour le meurtre de la postière. En juin, il est mis en examen pour "vol avec arme et meurtre sur personne chargée d'une mission de service public".  

L'homme crie ensuite son innocence. Pour lui, c'est parce qu'il était fatigué d'être traqué qu'il a avoué. Il sera libéré sous contrôle judiciaire une première fois en 2015, avant de refaire un tour par la case prison pour avoir coupé son bracelet électronique. 
 
En 2016, alors que l'ancien acteur devait être jugé aux Assises de l'Ain, l'ordonnance du juge d'instruction est annulée. La justice de Bourg-en-Bresse est dessaisie de l'affaire. L'enquête, confiée à deux juges lyonnais, repart de zéro. Gérald Thomassin est de nouveau libéré sous contrôle judiciaire.
 


Un nouveau suspect apparaît : un marginal toxicomane du village

Le lendemain de la mise en liberté de Thomassin, un marginal appelle la gendarmerie de Nantua pour signifier qu'il a "des choses à dire" sur le meurtre non-élucidé. L'homme est convoqué mais fait faux-bond aux enquêteurs. Interpellé quelques temps après pour des faits extérieurs, il implique Thomassin et un de ses amis, surnommé Tintin, mort quelques jours avant, dans le meurtre de la postière. Lui-même aurait été présent avec les deux hommes le jour du crime. Un peu plus tard, l'homme, toxicomane et aux antécédents psychiatriques, nie les faits. Il est finalement relâché, faute de preuves. Mais reste mis en examen.


10 ans après, un troisième suspect 

10 ans après le crime, l'ADN parle enfin. En 2017, un homme fait l'objet d'une plainte pour vol. Ses empreintes sont alors prélevées par la gendarmerie. Confronté au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), l'ADN est reconnu comme étant celui retrouvé sur un sac dans l'Agence Postale.
 
Au printemps 2018, Mamadou Diallo est inculpé pour "meurtre et braquage". Il nie et explique qu'il est effectivement entré dans l'agence pour acheter un billet de train le matin du drame. Il aurait alors découvert le corps mais aurait pris peur. Il affirme avoir dérobé une liasse de billets et serait reparti.
 

Mamadou Diallo était le seul des trois suspects à participer à la reconstitution des faits ce mardi. Mais, il faudra attendre les poursuites à venir pour en savoir davantage sur son degré d'implication. 

Reportage Franck Grassaud et Jean-Marc Nouck-Nouck
 
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