Alors que Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français, est soupçonné depuis 10 ans du meurtre de la postière de l'Ain, une nouvelle piste, révélée grâce à de l'ADN, est exploitée. 


Deux suspects pour un meurtre. Alors que l'ex-espoir du cinéma français Gérald Thomassin est soupçonné du meurtre d'une postière en 2008 dans l'Ain, une nouvelle piste, révélée récemment grâce à de l'ADN, vient de conduire à une autre mise en examen.
 

28 coups de couteau

Le 19 décembre 2008, dans l'agence postale communale de Montréal-la-Cluse (Ain), Catherine Burgod, 41 ans, agent municipal, avait été retrouvée dans une mare de sang dans une pièce jouxtant le guichet. Cette mère de deux enfants, enceinte de cinq mois et demi, avait été frappée de 28 coups de couteau, arme qui n'a jamais été retrouvée. Son agresseur avait pris la fuite en emportant un butin dont le montant n'a pas été divulgué.
 

Le suspect admet être entré dans le local

10 après le crime, les enquêteurs sont remontés jusqu'à un homme âgé de 29 ans grâce à "un profil ADN" retrouvé sur les lieux du crime. Interpellé en mai dernier, Mamadou D. a été mis en examen pour "meurtre aggravé et vol avec arme". Il "conteste avoir donné la mort", admettant "avoir pénétré dans le local, avoir trouvé le corps de la victime ensanglanté et avoir volé de l'argent", selon une source proche de l'enquête.
 

De l'ADN sur un sac

Ce suspect n'a "pas de lien avec la victime". Une autre source a assuré que le nouveau suspect, âgé de 19 ans au moment des faits et qui vivait chez ses parents dans la région, a déclaré ne connaître ni l'ancien acteur, ni son complice présumé, et "ne pas les avoir vus" sur les lieux des faits.

L'ADN de cet homme, retrouvé sur un sac dont l'appartenance n'a pas pu être déterminée et sur lequel il aurait "essuyé ses mains ensanglantées", est inscrit au fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) depuis son arrestation en 2016 pour vol et escroquerie.
 

Gérald Thomassin reste mis en examen

Gérald Thomassin, 43 ans, reste mis en examen pour "meurtre sur personne chargée d'une mission de service public et vol avec arme" depuis 2013. Il avait été écroué jusqu'en 2015, puis est retourné en prison quelques mois plus tard après avoir brisé son bracelet électronique. En juin 2016, il a été libéré sous contrôle judiciaire en raison du délai excessif de sa détention provisoire. Des aveux téléphoniques à son frère - dans lesquels il confessait "Je vais aller dire que c'est moi qui l'ai tuée" - avaient précipité son interpellation. Une confession à mettre au crédit d'un homme "excédé et complètement bourré", avait estimé à l'époque son ancien avocat, Benoît Cousin. 
    

Meilleur espoir masculin dans "Le petit criminel"

Très vite après les faits, les soupçons des gendarmes s'étaient portés sur cet ancien enfant de la DDASS et quelques marginaux toxicomanes vivant dans un immeuble faisant face à l'agence postale. Interpellé une première fois en 2009, Gérald Thomassin avait été relâché faute de preuves. Tombé dans la marginalité et les addictions, celui qui reçut le César du meilleur espoir masculin en 1991 pour son rôle dans "Le petit criminel" de Jacques Doillon vivait à l'époque de minima sociaux et de petits rôles dans des films d'auteurs.
 

Un complice également suspecté

En mars 2016, après que le renvoi de l'ancien acteur devant la cour d'assises eut été retoqué par la justice, l'enquête a été reprise par deux juges d'instruction du tribunal de grande instance de Lyon. Depuis, un autre homme, un trentenaire a été mis en examen en mars 2017 pour "complicité de meurtre aggravé et complicité de vol avec arme" et placé en détention provisoire.
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