Il a donné son nom à un lycée d'Oyonnax, mais qui était Arbez-Carme? Un indice: ses oeuvres sont exposées au Musée du peigne et de la Plasturgie.
"Il est célèbre mais j'sais pas ce qu'il a fait! C'est sûrement en lien avec le plastique puisqu'ici tout est lié au plastique!", lance un lycéen d'Oyonnax, devant l'établissement qui porte le nom de l'énigmatique Monsieur.
Pour situer Léon-Marie Arbez-Carme, disons qu'il est né dans la 2e moitié du XIXe et qu'il est mort 10 ans après la guerre de 14-18.
Sa famille était dans l'artisanat du bois à Saint-Claude (Jura). Marie-Léon s'est donc mis très tôt à la sculpture sur bois, pour faire des pipes. L'homme était un grand curieux qui s'intéressait à la Technique, en gros tout ce que la science apportait au XIXe siècle.
Il se spécialise dans l'électricité qui gagne les villes depuis 1870. C'est à ce moment-là qu'il rejoint la région d'Oyonnax. Un secteur où l'on comprend très vite que l'hydroélectricité peut apporter beaucoup au développement de l'industrie.
Et c'est dans la cité où l'on fabriquait les peignes à l'époque, qu'il découvre une nouvelle matière plastique: le celluloïd, à base de nitrate de cellulose et de camphre. Une invention américaine pour imiter l'ivoire.
Arbez-Carme tente alors de décorer ce celluloïd, de le graver, il l'envisage comme une manière noble. A l'Exposition Universelle de 1900, il présente même ses oeuvres. Ce plastique première génération devient une obsession. Il fabrique et façonne plus de 2000 objets à base de celluloïd. Des peignes, des vases, des tableaux (reproductions d'oeuvres connues). A sa mort, une grande partie du "trésor" est confié à la Ville d'Oyonnax. Le Musée du peigne et de la Plasturgie présente certaines de ses oeuvres. Les autres sont gardées en réserve, dans des conditions d'hygrométrie particulières, car finalement ce plastique est fragile.
Reportage Franck Grassaud et Cédric Lepoittevin