Pas de carotte, chou ou poireau sans eau : la sécheresse menace des maraîchers de l'Ain

Des arrosages interdits en journée : un arrêté préfectoral impose désormais aux maraîchers du Val de Saône d'attendre la nuit pour irriguer leurs cultures, en raison de l'aggravation de la sécheresse dans le secteur. Une contrainte supplémentaire pour les producteurs de légumes déjà confrontés aux problèmes de main d'oeuvre et à la baisse des rendements.

Quand on flâne le long de la rivière dans le Val de Saône, la sécheresse ne saute pas aux yeux. Le niveau de la Saône semble tout à fait normal et pourtant, les berges et les secteurs environnants sont désormais considérés comme une zone en crise sécheresse tant côté rivière que côté nappes souterraines.

Le débit de la Saône en forte baisse 

La préfecture de l'Ain vient donc de prendre un arrêté pour réduire la consommation d'eau. 

C’est le débit de la Saône qui a motivé cette décision. "On a des valeurs à 25 m³/seconde, c'est près de 25 fois moins que le débit moyen de la Saône sur une année. On a donc des valeurs extrêmement basses qui sont préoccupantes" explique Jean Royer, à la Direction départementale des territoires de l'Ain.

Les restrictions sont donc de mise. Elles touchent en premier lieu les maraîchers, nombreux à être installés le long de la rivière. Ils n’ont plus le droit d’arroser entre 11 et 18 heures. Un coup dur alors que les cultures ont toujours des besoins, même en cette période de l'année. "Il y a certes moins besoin d'eau que l'été, parce que les chaleurs sont moindres. Mais s'il ne pleut pas... On ne peut pas faire de la carotte, du chou, du poireau ou du céleri sans eau !" déplore Régis Colas, maraîcher à Manziat.

Des légumes plus chétifs et des nuits sans sommeil

Ces restrictions d’arrosage en journée tombent mal alors que les poireaux souffrent déjà un peu de la chaleur : les pointes de leurs feuilles jaunissent déjà. À l’heure du tri, un autre constat est fait : les légumes sont un peu moins gros. "On a des rendements qui ont été impactés par les conditions climatiques de cet été. Si on ajoute à ça, et aux problèmes de main d'oeuvre, des restrictions d'arrosage et des horaires décalés qui nous empêchent de dormir, ça va devenir très compliqué" souligne Olivier Benoit, un autre producteur du secteur, désabusé.

Les maraîchers vont donc devoir s’organiser... Car les ingrédients des soupes d’hiver poussent déjà dans les champs.

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