Alors que les nappes phréatiques se rechargent dans de nombreuses régions de France, les Pyrénées-Orientales et l’Aude continuent de souffrir d'une sécheresse inquiétante. Malgré quelques pluies en octobre, ces départements enregistrent des niveaux d’eau historiquement bas.
Alors que les nappes phréatiques se sont rechargées dans de nombreuses régions françaises en octobre, les Pyrénées-Orientales et l’Aude continuent de souffrir d'une sécheresse préoccupante. En dépit d'une année humide sur une grande partie de l’Hexagone, ces deux départements d’Occitanie enregistrent des niveaux d’eau souterraine historiquement bas, selon le dernier bulletin de situation du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Le BRGM constate que, globalement, "les niveaux des nappes sont excédentaires en octobre puisque 78 % sont au-dessus des normales mensuelles". Pourtant, la situation reste critique dans l'extrême sud, où le manque de précipitations depuis plus de deux ans a plongé les nappes phréatiques de la plaine du Roussillon et du massif des Corbières à des "minima historiques". Dans son rapport, l'établissement public souligne que les pluies d’octobre n’ont pas suffi pour inverser cette tendance dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude, aggravant ainsi un déficit pluviométrique déjà alarmant.
Ces secteurs sont parmi les rares en France où les nappes n'ont pas bénéficié des "pluies efficaces du printemps puis plus ponctuellement de l'été" qui ont largement contribué à la recharge des nappes dans d’autres régions. Ce contraste est frappant avec des villes comme Paris, Nice ou encore Strasbourg, où les cumuls annuels moyens ont été atteints dès septembre, favorisant une remontée rapide des nappes. Météo-France indique ainsi que l’année 2024 s’annonce particulièrement humide pour la métropole, où le niveau des nappes est souvent en excédent.
Situation qui "reste inquiétante"
Toutefois, dans le sud, les Pyrénées-Orientales et l’Aude sont loin de cette situation favorable. Le BRGM observe une situation qui "reste inquiétante" dans ces départements, alors même que les prévisions météorologiques pour les mois à venir ne sont "pas optimistes" quant à une amélioration. Dans ces régions, des signes de sécheresse hivernale pourraient persister, soulignant la difficulté de recharger des nappes déjà en déficit structurel.
Les impacts de cette situation alarmante sur les activités locales, notamment agricoles, sont déjà perceptibles, et les habitants craignent des restrictions d’eau prolongées en 2025 si la situation ne s’améliore pas. Alors que la recharge abondante des nappes dans d'autres régions pourrait poser des risques d'inondation, notamment dans le bassin parisien et le massif central, les Pyrénées-Orientales et l’Aude affrontent une menace inverse, celle d’une pénurie d’eau durable.
Face à cette situation, le BRGM continue de surveiller l’évolution des nappes et alerte sur l’importance de la gestion des ressources en eau dans ces zones critiques.