Ils ont passé 10 ans en France et sont désormais menacés d'expulsion. Une famille originaire de Mongolie est actuellement fortement soutenue par des habitants du Pays de Gex. Personne ne comprend pourquoi on a laissé ces migrants s'intégrer, pour les reconduire à la frontière aujourd'hui.
Samedi 26 septembre, un peu plus de 200 villageois de Sergy se sont rassemblés pour soutenir les Mondogo. "Solidarité", "Liberté", "Soutien"... chacun avait un mot sur sa pancarte. "Peut-on envoyer des enfants dans un pays qu'ils ne connaissent pas ?" pouvait-on aussi lire. Car pour les habitants du secteur, l'enjeu est là.
La famille Mondogo est en France depuis presque 10 ans et compte trois enfants tous nés en Europe. Des enfants scolarisés et bien intégrés.
"Je sais parler le mongol mais je ne sais pas l'écrire", lance Michelle, 13 ans, "comment je vais faire si je dois aller vivre là-bas ?". Excellente élève, elle n'avance que cet argument pour sa défense mais on lit l'inquiétude sur son visage. "Je voudrais être médecin. A cause du retard que j'aurai par rapport aux autres élèves en Mongolie, si ça se trouve ça ne sera plus possible", ajoute l'adolescente.
L'Obligation de Quitter le Territoire Français a été récemment notifiée par la gendarmerie.
"C'est incompréhensible", s'énerve Christiane Rychen qui accompagne les Mondogo. "Les deux parents ont obtenu la promesse d'un contrat à durée indéterminée à temps plein. Les employeurs ont bien précisé que ces postes correspondaient à des places laissées vacantes depuis au moins deux ans."
Dans le Pays de Gex, en raison de la concurrence de la Suisse voisine, on manque en effet terriblement de main d'oeuvre. Le père devait travailler chez un paysagiste, la mère comme femme de ménage dans un hôtel.
"Ces promesses d'embauche plaident en faveur de leur demande de régularisation selon la circulaire Valls", détaille Christiane Rychen. Cette circulaire n'a pas force de loi mais c'est un sacré plus lors de l'appréciation des demandes de régularisation. La préfète de l'Ain acceptera-t-elle une révision ?
Actuellement, la famille est hébergée dans des tiny houses de l'association "Espoir Gessien".
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit"Il faut bien comprendre que tout ça a des répercussions négatives sur la santé physique, morale et affective des enfants, ça nous inquiète. Ces mineurs ont déjà été abîmés par des mouvements successifs contraints, sans compter que le retour en Mongolie entraînerait aussi le risque de perdre leurs parents, menacés de morts par la mafia locale."