Si les drones ont d'abord été perçus comme des jouets, ils représentent aujourd'hui des outils précieux pour les secours. Les pompiers en sont désormais équipés, ce qui facilite grandement les interventions. Le SDIS de l'Ain vient de former cinq nouveaux télépilotes. 

58 Services d'Incendie et de Secours sont déjà équipés de drones en France. Le SDIS de l'Ain n'est pas le dernier. Trois télépilotes oeuvrent depuis déjà pas mal de temps, des passionnés de survols qui donnent un coup de main aux équipes cantonnés au sol. Mais en cette première semaine de mars, leur travail se structure. Avec l'organisation d'une formation en interne, ces trois pompiers seront bientôt rejoints par cinq autres télépilotes. "On a choisi des collègues qui faisaient déjà du drone", explique Jérôme Ianiro, lieutenant, responsable de la spécialité. Des "recrues" titulaires du brevet théorique ULM ou drone et d'une déclaration de niveau de compétence, sorte de permis de conduire.

La formation dispensée par les pompiers est là pour confirmer le statut de télépilote professionnel mais elle permet aussi et surtout de préciser ce que l'on attend d'eux lors d'une intervention. L'apprentissage passe notamment par le montage très codifié d'un film d'une vingtaine de secondes, livrable 10 minutes après l'arrivée sur une opération de secours. Le clip comprend une carte, un plan large, quelques vues, et doit servir au commandement et aux autorités pour se faire une idée rapide de la situation. "C'est ce que l'on fait d'habitude de visu en faisant le tour d'un bâtiment en feu par exemple mais on ne transmet que des mots, là il y a les images", détaille le lieutenant Ianiro. Le télépilote peut en outre organiser un direct avec le PC de crise. 

Durant leur semaine de formation, les stagiaires ont pu multiplié les cas concrets. Ils ont filmé après un incendie dans une entreprise ou encore en marge d'un glissement de terrain à Saint-Rambert-en-Bugey. "Lors d'un incendie on prend d'abord la mesure des dégâts, on voit les menaces pour les pompiers au sol et surtout on repère les points chauds à éteindre grâce à la caméra thermique, on dirige les équipes à distance", explique Jérôme Ianiro. Une technique similaire est appliquée lors d'incendies de forêts. Pour l'éboulement de la montagne à Saint-Rambert, le drone a permis d'établir un périmètre de sécurité précis en présence d'un géologue. D'habitude, on utilise un hélicoptère pour cela. Gain de temps et d'argent sont ici flagrants.

Le drone se révèle aussi particulièrement efficace dans les recherches de personnes. Les stagiaires ont fait un exercice du côté d'Hostiaz dans le Bugey, ils ont retrouvé facilement un de leurs formateurs caché dans une barre rocheuse et ont aussi pu expérimenter le haut-parleur du drone qui permet de rassurer une victime.

A terme, tout est imaginable avec un drone. Pour le sergent-chef Sébastien Thévenard : "le champ du possible est énorme. Avec les drones de largage, on pourra par exemple envoyer une bouée de sauvetage, il y a aussi des drones plongeurs..."

Reportage Franck Grassaud et Béatrice Tardy

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