Des techniciens de la Fédération de pêche de l'Ain et des pêcheurs bénévoles ont sauvé des centaines de poissons, lundi 22 juillet, dans l'Albarine. Par endroits, la rivière disparaît complètement.
La sécheresse qui touche les 3/4 des départements français en ce mois de juillet 2019, se traduit par l'assèchement pur et simple de portions de rivières, et menace de nombreux poissons. Dans le département de l'Ain, concerné par l'alerte sécheresse depuis plusieurs mois, salariés et bénévoles de la Fédération de pêche interviennent pour récupérer les salmonidés et les déplacer dans une eau plus présente et plus fraîche.
Un lit de galets
Nous sommes près d'Ambérieu-en-Bugey, sur le secteur de Bettant. Au milieu des arbres coule normalement l'Albarine, un affluent de l'Ain et donc un sous-affluent du Rhône. Mais le lit de la rivière n'est que galets.Ce n'est pas un phénomène nouveau mais il s'aggrave d'année en année, explique Benjamin Grosjean, le garde-pêche du secteur. Dès que le niveau général baisse, notamment avec la sécheresse, cette portion disparaît pour gagner les eaux souterraines. Certains disent que ça remonte à la guerre, que les bombardements ont engendré des trous qui font siphon. Difficile à dire.
Conséquence, il faut sauver les poissons! Lundi, au petit matin, des bénévoles et des techniciens de la Fédération s'y sont attelés. Les sauveteurs du jour repèrent d'abord les "pièges à poissons", ces poches d'eau qui s'assèchent inexorablement. Puis ils récupèrent les salmonidés par la méthode de la pêche électrique. Le courant ne fait pas souffrir les ombres et autres truites, il les paralyse quelques instants, le temps de les récupérer à l'épuisette.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
Dans l'Albarine, les poissons sont piégés en raison du niveau particulièrement bas de l'eau. Des pêcheurs sont appelés à la rescousse.
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©France 3
Quand les poissons suffoquent
En une matinée, 25kg d'alevins et d'adultes ont ainsi été sauvés, alors que certains suffoquaient déjà dans des poches d'eau de plus en plus petites où l'oxygène se fait rare et la température monte jusqu'à devenir létale. "On les voit, ils accélèrent leur respiration, ils ont la bouche constamment en train de bailler, donc on intervient très rapidement, avant qu'ils ne meurent", explique Nikola Mandic, vice-président de la Fédération de pêche de l'Ain.Les rescapés seront finalement conduits in extremis, en véhicule, vers l'aval de l'Albarine, à Saint-Rambert, où l'eau est plus abondante et plus fraîche.