Depuis le printemps, le préfet de l'Ain a multiplié les arrêtés pour limiter l'usage de l'eau ou pour inciter la population à réduire sa consommation. En vain. Les nappes phréatiques restent basses et les cours d'eau se vident. La police de l'environnement multiplie les contrôles.
Jusqu'à présent, c'est la situation des eaux souterraines qui inquiétait en préfecture. Mais les cours d'eau se dégradent à leur tour. La canicule de fin juin a contribué à dégrader l'état de cette ressource en eau, faisant chuter les débits. Les orages ponctuels qui ont touché le département de l'Ain n'ont pas permis d'amélioration.
En conséquence, après avoir réuni pour la quatrième fois cette année le comité départemental de vigilance sécheresse, le préfet a décidé:
• de maintenir le secteur "Dombes – Certines" en situation d'alerte sécheresse renforcée (dernier stade avant l'état dit de crise). Ceci en raison du niveau de la nappe phréatique qui se recharge mal depuis 2015. La Dombes est un secteur argileux avec ses forces hivernales (rôle d'éponge) et ses faiblesses estivales.
• de maintenir la Plaine de l'Ain et le Pays de Gex en "vigilance", toujours en raison du niveau des eaux souterraines.
• de placer l'ensemble du département en "vigilance" à cause des cours d'eau au plus bas.
En résumé, il y a d'importantes restrictions dans la Dombes et des conseils de bon sens à suivre ailleurs. La police de l'environnement est mobilisée. Cette semaine, elle a notamment inspecté les golfs.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
Dans la zone en alerte renforcée
Ne pas remplir une piscine, ne pas arroser sa pelouse, ne pas arroser son potager avant 21h, ne pas laver sa voiture... c'est l'essentiel des mesures à respecter en Dombes. Mais le préfet a décidé d'assouplir son arrêté pour les agriculteurs, en accordant 2 heures de plus par jour d'arrosage. Ainsi, l'irrigation, -quand elle provient des eaux souterraines-, est désormais interdite entre 9h et 19h et non plus 21h comme depuis fin mai.En contrepartie, "le préfet a demandé à la profession agricole de proposer des mesures de modération de la consommation en eau", peut-on lire dans un communiqué.
Les stades sont aussi privés d'eau tout comme les golfs qui doivent limiter l'arrosage aux départes et aux arrivées des parcours.
Ailleurs... le bon sens
La situation de "vigilance" (tant pour les eaux souterraines que pour les cours d'eau) n'entraîne pas de restrictions particulières, mais il est recommandé à chacun (particulier, collectivité, acteur économique) de veiller à sa consommation (remplissage des piscines, arrosage, bains, lavages divers…), que ce soit à partir des prélèvements dans les cours d'eau, dans les nappes ou à partir des réseaux de distribution d'eau publics, et cela sur l'ensemble du département."Chaque citoyen se doit d'être vigilant et de faire preuve de civisme pour éviter de porter atteinte à la ressource en eau, bien précieux pour tous les usagers", explique Stéphane Verthuy, chef adjoint du service protection et gestion de la l'environnement à la Direction Départementale des Territoires.