Tribune. Sur la "Place du marché" à Bourg-en-Bresse

Comme chaque semaine sur France 3 Rhône-Alpes, direction la "Place du marché", pour VOUS écouter. Mercredi 23 janvier, nous sommes passés par Bourg-en-Bresse (Ain). Le marché y est réputé depuis l'époque médiéval, et c'est encore un lieu de vie incontournable où l'on parle beaucoup.

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Ce matin-là, la neige s'est invitée, du coup certains marchands n'ont pas fait le déplacement. Reste les irréductibles Bressans.

Reportage Franck Grassaud et Didier Le Pape
"Place du marché", c'est la tribune de France 3 Rhône-Alpes. Mercredi 23 janvier, nous avons baladé notre micro dans les allées du marché de Bourg-en-Bresse. ©France 3

Christophe, un camelot spécialisé dans le "nettoyage écologique et économique", grâce notamment à la microfibre en bambou, nous explique qu'il n'a pas le choix. "On va pas vendre grand chose aujourd'hui, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières!", lance le vendeur qui a toujours un mot pour rire. "C'est bientôt la Saint-Valentin, Messieurs, un balai ça fait toujours plaisir à une dame", provoque-t-il. Mais quand on lui parle de sa vie d'ambulant, Christophe perd le sourire. "Je travaille pour ne pas avoir de retraite, ou quasiment rien."
 

Un peu plus loin, nous croisons Adrien, devant son "coffee truck". Le trentenaire s'est lancé dans cette aventure il y a peu, et ce n'est pas facile. "On trouve des vendeurs de café ambulants partout dans le monde, sauf en France. Du coup, les gens ont encore un peu de mal avec cette pratique. Là où je fais un peu plus d'argent c'est dans l'événementiel, quand je vais dans une foire ou un salon." Adrien croit en son projet mais se demande s'il ne va pas être obligé de retrouver rapidement une activité complémentaire. Le "coffee truck" ne nourrit pas sa famille. "Par chance, en France on peut cumuler des indemnités chômage avec une activité quand on lance une entreprise, ça m'a permis de me lancer. L'étape d'après est plus compliquée."
 

Martin et Hugo se baladent dans le marché. "On aime bien venir, c'est plein de vie!", justifient ces jeunes de 19 ans. Ils sont en terminale au lycée agricole des Sardières. Durant notre rencontre, ils nous offrent une belle bouffée d'optimisme. "On veut être agriculteurs, on le sera. C'est clair que ça ne va pas être simple, qu'il va falloir beaucoup travailler mais on a l'agriculture pour passion. Et quand on voit des gens qui viennent acheter sur les marchés pour trouver des produits frais, on se dit qu'on est dans le vrai", expliquent collégialement les lycéens. 
 

La visite continue et nous tombons sur Michel, 22 ans, beaucoup moins enjouée. Cette Congolaise d'origine est en France depuis 7 ans. Elle a décroché un BTS dans la vente, et depuis elle rame. "J'ai des rendez-vous, des entretiens, mais à chaque fois on ne donne pas suite. C'est pas simple pour une fille de couleur, il y a des aprioris, faut pas le nier", détaille la jeune femme qui envisage de "quitter une petite ville" pour aller trouver du travail à Lyon par exemple. "Et pourtant, j'aime Bourg!"
 
 
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