Vidange du barrage d'Allement : "une course contre-la-montre" pour sauver les poissons

Le barrage d'Allement doit être vidangé. Depuis le 4 septembre, le niveau d'eau est abaissé pour permettre cette maintenance de l'ouvrage hydroélectrique. Tout devrait rentrer dans l'ordre début novembre. Durant deux jours, la Fédération de pêche de l'Ain a lancé une grande opération de sauvetage des poissons.

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Le barrage d'Allement est implanté sur la rivière Ain, en amont de la commune de Poncin. Des travaux de maintenance et de modernisation de cet ouvrage hydroélectrique s'imposent. Une vidange décennale de la retenue du barrage usine a débuté ce lundi 4 septembre et doit durer neuf semaines.

Conséquence de cette vidange : un abaissement du niveau de l’eau en amont du barrage.

Opération sauvetage

L'opération n'est pas sans inquiétude pour les pêcheurs qui redoutent une mortalité des poissons et notamment des géniteurs.

Durant deux jours, les salariés de la Fédération départementale de pêche de l'Ain et de nombreux bénévoles, soit près d'une quarantaine de personnes au total, se sont mobilisés pour sauver un maximum de spécimens de carpes, brochets, sandres… Une réelle satisfaction pour le directeur de la Fédération départementale de pêche de l'Ain.

Je tenais à souligner l'investissement des pêcheurs bénévoles, membres des associations locales, qui ont répondu présents. Une opération si massive n'aurait pas été possible sans eux.

Pierre Bompard

Directeur de la Fédération départementale de pêche de l'Ain

Les bénévoles n'ont pas hésité à répondre à l'appel lancé sur les réseaux pour venir sauver les poissons piégés dans les hauts-fonds. Objectif affiché par la Fédération : "contribuer au sauvetage du patrimoine piscicole de la vallée de l'Ain."

Principale crainte : que les poissons, et particulièrement les géniteurs, se retrouvent piégés à cause d'une baisse trop rapide du niveau de la rivière. Le poisson risque alors l'asphyxie. Pour les tirer de cette mauvaise passe, les bras n'ont pas manqué.

"Course contre-la-montre"

Ils disposaient de deux journées pour tirer de l'eau les poissons surpris par la baisse du niveau et pour les replacer dans le lit de l'Ain. Chaussés de cuissardes, les pêcheurs ont commencé les opérations très tôt en matinée ce lundi 4 septembre. Dès 7h, ils étaient en bord de rivière. Ils se sont divisés en trois groupes dans le secteur de l'île de Chambod, du pont de Serrières et du plateau de Merpuis.

Même si EDF avait prévu un abaissement très lent du niveau d'eau, les pêcheurs ont dû faire preuve d'une extrême rapidité pour retirer les poissons des poches et herbiers dont ils étaient prisonniers. Agir rapidement : une question de survie pour ces poissons, même à peine sortis de la rivière.

"C'était une véritable course contre-la-montre ! Une fois sauvé, on a besoin de transporter le poisson. C'est pourquoi on le place dans un seau contenant une eau oxygénée, mais il faut aller vite, notamment à cause des conditions météo, de la température de l'eau, déjà chaude en ce début septembre, et de la température de l'air", a résumé le directeur de la Fédération départementale.

Pêche à l'épuisette... épuisante pour le pêcheur !

C'est une pêche électrique et à l'épuisette qui s'est déroulée sur ces deux jours. L'opération est indolore pour les poissons. Loin de les étourdir, le courant électrique les force à nager vers les pêcheurs. Ces derniers n'ont ensuite que quelques secondes pour les récupérer à l'aide d'épuisettes. "Ça permet de les attraper sans les blesser, mais là aussi, il faut être rapide", résume Pierre Bompard.

Alors que le niveau baisse sans discontinuer, l'opération est délicate pour les pêcheurs, contraints d'évoluer dans des fonds de plus en plus boueux, avec des sédiments entravant leur progression. "On peut avoir jusqu'à un mètre de vase", selon le responsable de la Fédération. "Et parfois, la turbidité de l'eau est telle qu'on ne perçoit même plus les poissons", ajoute Pierre Bompard.

Ces deux longues journées de pêche ont permis de sauver "plusieurs centaines de kilos de poissons." "C'est très positif, on a eu très peu de mortalité, à l'exception de quelques petits poissons blancs retenus dans les herbiers. Mais c'est très peu en comparaison de la quantité de poissons vue", s'est réjoui Pierre Bompard.

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