VIDEO. Le barrage de Villebois sur le Haut-Rhône n'est plus un obstacle pour les poissons

C'est une passe à poissons qui permet de rétablir la continuité écologique du fleuve Rhône sur 100 km. Une première sur le haut-Rhône. L'ouvrage mis en eau en décembre 2021 a été inauguré ce 8 juillet. Près de 20 000 passages de poissons ont déjà été recensés.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est la première passe à poissons construite sur le Haut-Rhône français. Mis en eau début décembre, cet ouvrage a été inauguré le vendredi 8 juillet dernier par la Compagnie nationale du Rhône (CNR), le maître d'ouvrage. Le chantier a duré 14 mois, réalisé pendant la crise Covid. L'ouvrage a coûté 7 millions d'euros, dont 60% financés par la CNR et 40% par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse.

Contourner l'obstacle du barrage hydroélectrique

Située au plus près du barrage hydroélectrique de Sault-Brénaz ou barrage de Villebois, cette passe à poissons permet ainsi de contourner l'obstacle. Elle est équipée de 30 bassins disposés en escaliers qui s'enchaînent sur 250 mètres. Les poissons peuvent ainsi franchir les 7,50 mètres de hauteur de chute du barrage.

Comment fonctionne l'ouvrage ? Les poissons sont attirés par un débit d'attrait de 2 mètres cubes seconde. "Il permet au poisson de sentir un mouvement d'eau. Il leur donne le signal et leur indique l'entrée de la passe à poissons. Très naturellement ensuite, ils vont remonter ces différents bassins. On les a aménagés avec des galets pour qu'ils puissent reconnaître un environnement familier", explique Dimitri Coulon.

Circulation des espèces piscicoles

La passe à poissons est un ouvrage remarquable comme l'explique Dimitri Coulon, délégué territorial CNR sur le Haut-Rhône : "il permet de réinstaurer des continuités piscicoles, sur une centaine de kilomètres sur le Haut-Rhône français. C'est une première à cette échelle au niveau d'un barrage hydro-électrique". 60 km en aval jusqu'à Lyon et 40 km en amont, jusqu'au secteur de Brégnier-Cordon. 

"A l'amont de ce barrage, il y a des réserves remarquables en terme de biodiversité. Cet aménagement est important car il va vraiment permettre de reconnecter 40 km linéaire du Rhône à l'amont jusqu'à Lyon et 60 km à l'aval. Il va permettre la libre circulation des espèces piscicoles", précise Hélène Michaux, directrice des programmes et des interventions de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse.

Cet ouvrage majeur permet aux espèces qui remontent le Rhône de se "réapproprier l'ensemble du linéaire du Rhône et de pouvoir remonter jusqu'au haut-Rhône", selon Hélène Michaux.

Continuité écologique

Quatre scénarios ont été étudiés pour identifier le meilleur positionnement de cette passe à poissons, par rapport à son efficacité. C'est l'emplacement au niveau du barrage qui a été retenu.

Le barrage de Sault-Brénaz, construit entre l'île de la Serre et la rive droite du Rhône, avait été inauguré en 1986. Il avait alors crée "une discontinuité" pour la faune piscicole. Ce barrage constituait un obstacle pour la circulation de la faune piscicole. La passe à poissons de Villebois vient remédier à cette situation. C'est même le 17e ouvrage de ce type réalisé en partenariat avec l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse sur le fleuve Rhône.

"Petit à petit, on déverrouille le Rhône depuis le delta du Rhône jusqu'au lac Léman, c'est un programme qui s'étale sur de nombreuses années. C'est un programme qui permet de renaturer le Rhône", assure Hélène Michaux.

"La réglementation a beaucoup évolué, depuis le début des années 2000 avec la Loi sur l'Eau. Aujourd'hui on a des obligations a restaurer des cours d'eau comme celui-ci", explique Dimitri Coulon.

L'ouvrage répond notamment aux objectifs fixés par la Directive cadre européenne sur l'Eau de 2000 et sur la loi sur l'eau et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006. Parmi ses dispositions, elle doit permettre la reconquête de la qualité écologiques des cours d'eau et assurer leur continuité écologique malgré la présence d'ouvrages hydrauliques. Ainsi, les poissons migrateurs doivent pouvoir circuler librement et les mouvements naturels des fonds des rivières ne doivent pas être entravés. La restauration de cette continuité piscicole est une priorité du programme d'action de l'Agence de l'Eau.

Vidéo-comptage des poissons

Depuis la mise en service, début décembre 2021, ce sont plus de 20 000 poissons d'une douzaine d'espèces différentes qui ont été comptabilisés grâce à un système de vidéo-captation. Parmi les espèces recensés, on trouve des chevesnes, des hotus, des gardons, des brochets et ou encore des truites fario ou truites arc-en-ciel. 

Cette passe à poissons, comme les autres sur le Rhône, fait l'objet d'un suivi piscicole avec les fédérations départementales de pêche. 

Les vidéos sont visionnées et analysées par des spécialistes en écohydraulique. Ils vont évaluer l'espèce, l'âge ou encore la taille de l'individu qui a franchi la passe à poissons. 

Sur le Haut-Rhône, une passe à poissons permet de franchir l'obstacle du barrage de Villebois ©France tv
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information