Crise du carburant : "on n'arrive plus à faire notre activité principale qu'est la mécanique", un petit garagiste presque soulagé d'être à sec

Philipe Gonzalès est pompiste indépendant dans l'Ain. Il fait remplir sa cuve de 10 m3 dès qu'il le peut mais ce qu'il vendait en une semaine auparavant part en une journée. Difficile de contenter tout le monde.

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Philippe Gonzales tient le garage et la station service d'Attignat dans l'Ain. Il est indépendant. 

Depuis une semaine, "avec la distribution de carburant qui s'emballe, c'est l'invasion complète, on n'arrive plus à faire notre activité principale qu'est la mécanique !" Le manchon rouge qui porte la mention Hors service reste plus souvent sur le tuyau de la pompe à essence que dans le tiroir du bureau ces derniers temps.

Aussitôt livré aussitôt vendu

Sa cuve fait 10 m3. Habituellement, Philippe "sort" un mètre cube par jour et là, il a vendu 8 mètres cubes en 36 heures entre vendredi 7 et samedi 8 octobre 2022. Le ravitaillement - et sa gestion - est complexe pour un indépendant comme lui. "On a pu avoir gasoil sans plomb, lundi matin. Une quantité qui aurait dû nous faire la semaine mais qui était vidée le soir même. On s'est fait relivrer le mardi matin la même quantité et on est retombé en panne dans l'après-midi. En 3 jours ouvrés, on a vendu 3 semaines de carburant". Son distributeur a du mal à suivre.
Autre handicap, le débit de sa pompe est moindre et un plein de camion par exemple nécessite plus de temps ce qui provoque des temps d'attente plus longs, ce qui encombre la bretelle d'accès et perturbe le trafic.

Alors comme toutes les stations, pour alerter les automobiliste que les pompes sont vides, le panneau lumineux des tarifs du litre affichent "88888".

Preuve du désespoir des clients : Une dame s'arrête quand même face à la pompe et l'interroge :"le prix du litre c'est 8 euros, sérieux ?" Philippe lui sourit et lui annonce, désolé, la mauvaise nouvelle : " les cuves sont vides, madame ". La cliente repart, très déçue de ne pas avoir pu faire le plein. Aurait-elle payer 8 euros pour un litre d'essence ? Philippe pense que oui.

Au téléphone, c'est le même manège, la même déception. Il est impossible à Karen d'assurer à ces interlocuteurs qu'il y aura du carburant lors de leur passage, même ces derniers sont très précis et donnent tous les détails sur l'horaire de leur présence devant la pompe.
Alors quand les pompes sont vides, Philippe, mécanicien de métier, retrouve avec plaisir son atelier et ses activités de garagiste en attendant la prochaine livraison.

Voir notre édition spéciale Pénurie de carburant du 12 octobre 

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