Enfouissement des ordures ménagères : "On ne peut pas continuer à empiler des déchets qui vont rester là pour les générations futures"

Dans l’agglomération de Bourg-en-Bresse dans l’Ain, les ordures ménagères sont enterrées au sein du centre d’enfouissement de la Tienne. Alors que cette méthode sera interdite en 2030, le site tente de se réinventer en réduisant et valorisant les déchets.

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Vu du ciel, les reliefs vallonnés du pôle de la Tienne à Viriat, dans l’Ain, ont des airs de paysage bucolique. En s’approchant, on découvre que ces petites montagnes artificielles sont en fait constituées de déchets.

Sur une cinquantaine d’hectares, le centre d’enfouissement de déchets de la Tienne traite ici les ordures de quelque 350 000 personnes, qui résident entre la Bresse et la banlieue lyonnaise.    

"Les gens d’ici n’ont pas voulu d’un incinérateur"

En 40 ans d’existence, une dizaine d’unités d’enfouissement de surface y ont été remplies. Des surfaces impressionnantes de 200 mètres sur 100, où les ordures sont enfermées dans des alvéoles étanches faites d’argiles, de bâches de protection et de gravier.

"La cote finale d’un casier de déchets, c’est 15 mètres, en sachant qu’ici, on est à moins cinq mètres. Donc, on a une hauteur de déchets sur presque 20 mètres" commente Florent Montet, le directeur d'ORGANOM, le syndicat intercommunal de traitement et de valorisation des déchets en charge du site.

Mais pourquoi avoir gardé cette technique d’enfouissement, là où la plupart des collectivités ont choisi d’incinérer ou encore de brûler les déchets ?

"Il y a une raison qui est très précise : il y avait eu un incident très grave à Gilly-sur-Isère en 2002, où toute la vallée avait été contaminée par de la dioxine, à cause du four de l'incinérateur qui dysfonctionnait. Donc, après ça, les gens d’ici n’ont pas voulu d’un incinérateur" raconte Yves Cristin, le président d’ORGANOM.

Vers une transformation du site 

Pourtant, l’enfouissement semble avoir fait son temps. D’abord, car il pollue énormément les sols, mais aussi l’air puisque la décomposition des déchets produit des jus toxiques et du biogaz. Un cadeau empoissonné pour les générations futures. C’est également une méthode très coûteuse, puisque la tonne enfouie représente près de cinq fois le coût de celle incinérée. 

Alors depuis 2016, le site d’enfouissement de la Tienne a mis en place le tri des ordures ménagères, afin de réduire de près de 50 % les quantités enfouies.

"Il s’agit d’isoler les déchets. Les biodéchets, les déchets issus de restes alimentaires, peuvent être transformés en méthane et ensuite en électricité. Il demeure un résidu, qui, à l’heure actuelle, est toujours enfoui" précise Florian Montet.

À l’échéance 2028, les derniers résidus ménagers devraient être utilisés comme combustible, dans le cadre de la création d'une chaufferie. "On ne peut pas continuer à empiler des déchets qui vont rester là pour les générations futures. Il faut absolument que l’on continue le tri, la valorisation" affirme Yves Cristin. La terre de Viriat ne servira alors plus de couverture à la nature humaine.   

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