Tri des biodéchets : on vous explique pourquoi vos restes alimentaires ont de la valeur

Depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets est devenu obligatoire en France. Après le tri du verre, des cartons, ou encore du plastique, les collectivités doivent proposer des solutions aux habitants pour trier leurs déchets verts et alimentaires. Dans la Métropole de Lyon, une partie de ces détritus est valorisée en compost.

Les biodéchets incluent l’ensemble des déchets verts (tontes de pelouse, feuilles mortes, tailles d’arbustes, haies, brindilles...) et les déchets alimentaires (restes de repas, de préparation de repas, produits périmés ou non consommés). Les produits laitiers, la viande, le poisson, les coquillages ou encore les épluchures d’agrumes ne sont pas considérés comme des biodéchets.  

Pourquoi trier les biodéchets ?

Parce que :

• Ils représentent encore un tiers des déchets non triés dans l’Hexagone. En effet, d’après l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)
• Chaque Français produit 83 kg de biodéchets par an (source ADEME). 50 % pourraient être simplement captés au lieu de finir en décharge ou incinérés.
• Enfin, le tri de ces déchets présente de multiples avantages 

 Les avantages du tri des biodéchets

• Réduction du bilan carbone. En effet, la mise en décharge des biodéchets entraîne la création de gaz à effet de serre, car les déchets alimentaires fermentent et génèrent des émissions de méthane. Celui-ci ayant un pouvoir de réchauffement climatique de 25 fois supérieur à celui du CO2. L’incinération ou la combustion de ces déchets produit également du CO2. 
•  Production de biogaz. Issue de la méthanisation des déchets, il peut servir à un usage local ou être réinjecté dans le réseau de gaz naturel.
• Amélioration de la qualité des sols. L’approvisionnement des agriculteurs ou gestionnaires d’espaces verts en engrais organique contribue à améliorer la qualité agronomique des sols. 

 

Comment trier ses biodéchets ?

Le compostage de proximité consiste à mettre ses déchets de cuisine dans un composteur. Il peut se présenter sous plusieurs formes et s’adapte à tous les milieux : 

• Le lombricomposteur : idéal en appartement, il s’agit d’un composteur individuel basé sur la digestion des déchets alimentaires par des vers de terre, 
• Le composteur domestique : idéal à la campagne ou dans un jardin. Le plus souvent, un contenant maison, dans lequel on jette les biodéchets 
• Le composteur collectif de proximité : présent en zone urbaine, il est souvent situé au pied des immeubles. 

 

La collecte séparée des déchets : il s’agit d’un système de collecte individuel des déchets. Les habitants d’une collectivité trient leurs déchets alimentaires chez eux en les déposant dans une poubelle dédiée, appelée “bio-seau”. La collectivité organise régulièrement des tournées de ramassage à l’aide de camions bennes qui récupèrent ces biodéchets.  

 

Le tri des biodéchets en Auvergne-Rhône-Alpes  

• Dans la Métropole de Clermont-Ferrand, un système de collecte de biodéchets à domicile est en place depuis 2009. Le compostage se développe à tel point que la ville chargée de fournir les composteurs individuels est en rupture de stock. Des composteurs de quartier sont aussi en place depuis plusieurs années . Le compost produit est ensuite distribué au voisinage. La métropole clermontoise a prévu d'installer 80 nouveaux composteurs collectifs dans ses hypercentres. 

 

• Après avoir testé la collecte des déchets organiques dans deux quartiers de la Métropole Grenobloise (La Commanderie à Échirolles et La Capuche à Grenoble), la Métropole a souhaité étendre cette pratique à l’ensemble du territoire. Entre novembre 2017 et novembre 2018, ce projet a permis de récolter plus de 230 tonnes de déchets alimentaires, ensuite acheminés au centre de compostage de Murianette pour être transformé en fertilisant. En plus de cette mesure, la Métropole met en place également un accompagnement individuel au compostage et distribue gratuitement des composteurs, bio-seaux, poubelles marron ou sacs biodégradables.

  

•  Depuis 2021, la Métropole de Lyon met en place le tri des biodéchets. Des composteurs ont été distribués aux habitants qui ont un jardin, et des “bornes à compost” ont été installées dans les zones urbaines denses. Un système de distribution de bio-seaux, de sacs krafts et de dépliants a également été mis en place. De plus, depuis quelques mois, des bornes marron sont présentes sur les trottoirs de Lyon et Villeurbanne, on compte plus de 1 300 bornes présentes tous les 150 mètres environ.  

 

• Saint-Étienne Métropole de son côté s'est fixée un objectif : Réduire la quantité des ordures ménagères de 9 500 tonnes de déchets alimentaires par an dès 2025, puis de 15 000 tonnes par an à partir de 2030. Bio-sceaux et composteurs sont aussi mis à disposition avec une carte indiquant les différents points d'apports volontaires. 

La mise en place du tri des biodéchets est une étape importante pour la transition vers un avenir plus vert et moins pollué. Cependant, seuls 27 millions de Français, soit 40 % de la population, auront une solution courant l’année 2024 pour trier leurs biodéchets d’après le Ministère de la Transition Écologique.  

Dans l'Info en + Climat cette semaine, nous sommes allés sur une plateforme de tri des biodéchets dans la Métropole de Lyon pour comprendre comment sont transformés puis valorisés nos restes alimentaires.

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