En France, la métropole de Grenoble est pionnière en matière de tri des déchets alimentaires. Depuis 2019, elle distribue aux habitants des seaux de compost. Après Meylan, Corenc et La Tronche, la métropole entame sa dernière phase de déploiement dans certains quartiers de Grenoble.
Ils arpentent les rues de la métropole de Grenoble et font du porte-à-porte pour distribuer des "bio-seau". Les messagers du tri remettent gratuitement aux Grenoblois des seaux à compost pour trier les déchets alimentaires directement dans leur cuisine. Débutée en 2019, l’opération de distribution se poursuit cette année pour équiper à terme tous les habitants, "il reste un peu plus de 100 000 habitants à équiper dans la métropole de Grenoble", confie Lionel Coiffard, le vice-président de la métropole en charge de la politique des déchets.
Une étape indispensable, quand on sait qu’à Grenoble, chaque métropolitain produit annuellement 60 kg de déchets alimentaires.
Produire du combustible
Cette collecte de déchets va permettre dans un premier temps de limiter les distances parcourues par les camions et donc les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’approvisionner un centre de compostage qui transforme ces déchets en fertilisant naturel pour les agriculteurs locaux : "L’objectif est aussi de diminuer le brûlage et l’incinération de ces déchets alimentaires qui sont composés de beaucoup d’humidité et donc c’est clairement aberrant de brûler de l’eau. Donc ça, c’est l’objectif premier et on va rajouter sur cette chaîne industrielle une production de gaz", explique Lionel.
Car à l'horizon 2026, une usine de méthanisation verra le jour pour produire du combustible qui alimentera les camions poubelles. Un dispositif unique en France pour une agglomération.
La pédagogie avant tout
Désormais, reste à convaincre les habitants de modifier leurs habitudes, c'est là tout le rôle des messagers du tri : "Il faut avant tout qu’ils comprennent à quoi ça sert, comment ça fonctionne et où vont aller les déchets, il faut que l’explication soit claire et que les gens aient envie de le faire," explique Antoine Mercier, messager du tri.
Dans un an, une loi obligera les collectivités territoriales à proposer une solution de tri pour les déchets alimentaires. La métropole grenobloise est la seule à l'avoir déjà mise en œuvre.