Les écologistes demandent depuis des années le classement de la Dombes en Parc Naturel Régional. Mais la majorité de Laurent Wauquiez n'y est pas favorable. Elle plaide pour un équilibre entre préservation environnementale et "besoins des acteurs du territoire".
Ce sont les moines qui ont façonné les étangs de la Dombes au Moyen-Age. Dès le XIe siècle, ils ont aménagé la Dombes en créant les premiers viviers à poissons d'eau douce. Aujourd'hui, la Dombes est même la première région productrice de poissons d’eau douce en France. Et ce sont les pisciculteurs qui entretiennent ces étangs. Mais cet équilibre fragile. Alors la question du PNR s'est invitée une fois de plus au Conseil régional. Les écologistes aimeraient que ce coin de l'Ain, réputé pour ses 1000 étangs, fasse l'objet d'une protection particulière. Ils demandent depuis des années le classement de la Dombes en Parc Naturel Régional. Mais l'exécutif s'y oppose. Explications.
"Répondre aux besoins du territoire"
"Nous avons fait le constat que ce n'était pas une attente et une volonté des acteurs locaux, notamment au regard des incidences qu'il y aurait sur l'aménagement du territoire", explique Alexandre Nanchi, conseiller régional LR. "La Dombes est soumise à une forte pression foncière, notamment en raison de la proximité de la métropole. Nous devons travailler avec ces acteurs-là pour voir quelle est leur volonté à eux", ajoute-t-il. Pour l'élu, cette demande de création d'un parc naturel régional ne répond pas aux attentes du territoire. Pas question d'imposer une décision "contre la volonté des acteurs du territoire".
Malgré l'absence d'un parc naturel, l'exécutif régional met en avant son action, notamment à travers un soutien financier spécifique sur ce secteur de la Dombes : "pendant cinq ans nous avons travaillé sur la protection du milieu naturel de la Dombes. Nous avons notamment travaillé avec les syndicats de rivière", assure l'élu Les Républicains.
Dans cet espace naturel qui compte1000 étangs, le contrat de territoire est stoppé en ce mois de mars. Mais l'essentiel du soutien financier sera maintenu, assure l'élu régional, grâce à de nouveaux contrats avec les communautés de communes.
"La Région poursuit son aide en faveur des acteurs, que ce soit les agriculteurs, les pisciculteurs, les acteurs du tourisme. Et nous allons continuer nos aides à l'environnement", résume Alexandre Nanchi.
"Un territoire fragile"
Du côté des Ecologistes, on pointe du doigt une vision simpliste et réductrice de leur demande de création d'un parc naturel régional en Dombes : "on en a fait une caricature. On leur a donné l'impression qu'on allait mettre sous cloche le territoire et qu'on n'allait pas le développer. Par exemple, les pisciculteurs pensent que l'on va les empêcher de continuer à faire leur travail. Ce qui est totalement faux", déplore Maxime Meyer, conseiller régional "Les Ecologistes".
Ce denier dénonce une baisse des financements et "un abandon" de ce territoire.
/regions/2022/03/21/62383d98db563_ftv8426-00-00-00-19.jpg)
Ces dernières années, les sécheresses à répétition ont pourtant prouvé que la Dombes n'était pas un lieu comme un autre. Sa biodiversité peut vaciller. L'équilibre est d'autant plus fragile que ce petit coin du département de l'Ain, proche de Lyon, est aujourd'hui en plein développement. En cause : l'arrivée de nouveaux habitants en quête d'espaces situés à proximité des territoires urbains.
"On est sur un territoire fragile à cause du réchauffement climatique, à cause de l'urbanisation, il faut qu'on se mette autour de la table pour en discuter et fixer des actions et un cadre", explique l'élu régional écologiste, Maxime Meyer.
