Depuis début août, une centaine de familles de "gens du voyage" occupent illégalement une partie de l’aérodrome d’Oyonnax. Si la commune réclame leur expulsion, les occupants affirment ne pas avoir d’autre choix d’emplacement.
Sur l’immense piste d’atterrissage déserte, des enfants pédalent à vive allure sur leurs vélos. D’un côté, comme de l’autre, des caravanes ont remplacé les avions le long du terrain de l'aérodrome. Depuis le jeudi 1er août, 150 familles de "gens du voyage" et leurs 200 caravanes se sont installées à l’aérodrome d’Arbent/Oyonnax dans le cadre d’un rassemblement évangélique annuel.
Ce site devait définitivement fermer et cesser son activité dans une semaine. Le déménagement de l'aérodrome, notamment d'avions, était en cours lors de cette installation, ce qui pose des problématiques de sécurité, avance la commune d'Oyonnax. Elle réclame une expulsion rapide des familles.
Un emballement que regrette le pasteur de la mission évangélique de cette communauté de voyageurs. "On s’est installés ici parce qu’on a eu l’information comme quoi l’aérodrome était fermé, qu’il n’y avait plus ni atterrissage ni décollage" explique Steve Zanellato, le pasteur. Il précise que les caravanes ont été contraintes de s'établir ici en urgence, après avoir été expulsées de Haute-Savoie, département où aucun espace n’était adéquat pour accueillir le grand groupe.
"On ne veut pas aller dans des endroits privés"
"Quand il n’y a pas d’emplacement correspondant à la taille de notre groupe, c’est compliqué. On ne veut pas aller dans des endroits privés pour ne pas avoir de problème avec les gens de la commune, donc on essaie de trouver des endroits qui sont communaux, ce qui nous permet de négocier avec la commune". Steve Zanellato regrette l’absence de lieu d’accueil adapté. "On essaie de trouver les meilleures solutions mais c’est très difficile" ajoute-t-il. Le groupe espère pouvoir rester au moins jusqu’au 18 août.
En mai dernier, une proposition était déjà à l’étude pour faire de l’aérodrome un site d’accueil temporaire pour les voyageurs. Les élus locaux avaient fortement manifesté leur opposition.