Purée, gratins Dauphinois, tartiflettes, frites, la pomme de terre est l'invitée permanente de nos tables en hiver. Le tubercule a aussi souffert de l'été sec. Dans l'Ain, les producteurs constatent des baisses de rendement de 30 à 50% selon les variétés et sont contraints de s'adapter.
Á Saint-Marcel dans l'Ain, le dernier jour de récolte est arrivé. Sur l'ultime parcelle labourée, l'arracheuse vient de finir les rangs. Première constatation : beaucoup de pommes de terre sont restées au sol.
Des "petites" pommes de terre
Julien Chapolard est à la tête d'une exploitation, il examine la terre une fois la machine passée. "On s’aperçoit qu’on a énormément de petits calibres et quand on a une récolte mécanisée, on s’aperçoit qu’on a du mal à toutes les récupérer", explique l'agriculteur.
"Ça, dit-il en montrant plusieurs pommes de terre qui tiennent toutes ensembles dans la paume de sa main, ce sont des pommes de terre qui sont perdues, qui restent au champ."
La récolte a souffert du climat
Sécheresse et restriction d’irrigation ont affecté le développement des tubercules. Depuis 5 ans qu'il cultive des pommes de terres, c'est la première fois que Julien Chapolard voit cela.
Il enregistre une perte de rendement de 30 à 50 % sur les variétés anciennes, Mona lisa, Agathe, et Marabel.
L’exploitation travaille pour des grossistes et des restaurateurs. Elle conditionne aussi des produits dérivés comme les frites. Cette année les calibres ont changé.
Une charlotte sur la tête, Magali Villemain, participe au conditionnement des pommes de terre une fois épluchées. Elle compare les différents gabarits. "J’ai des pommes de terre qui devraient être comme ça , dit-elle en désignant un long tubercule charnu, et là, elles sont plus petites. Donc les clients ne sont pas très contents parce que les frites, on aime bien qu’elles soient longues et qu’elles soient grandes donc on a des réclamations", déplore-t-elle.
Variétés anciennes versus variétés récentes
Pour faire face au changement climatique, il a fallu s’adapter, trouver des variétés récentes génétiquement plus résistantes.
"Sur un plan, en principe, on a une dizaine de pommes de terre qui sont vendables. Cette année, on a des plantes qui très très tôt, ont subi la sécheresse et qui, du coup, n'ont programmé que six à sept pommes de terre" explique Julien Chapolard.
Le couple de producteur a fait ses comptes: baisse de rendement, inflation, le prix de vente au grossiste augmentera de quelques centimes par kilo au 1er novembre .