Depuis le jeudi 16 mars 2023 et l'usage du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, la colère gronde. Le 20 mars, un autre match se jouera dans l'hémicycle, celui du votre de la motion de censure portée Liot, le Républicain Xavier Breton, élu de l'Ain, ne compte pas la voter.
Le 16 mars 2023, le gouvernement a fait passer la réforme des retraites en ayant recours au fameux 49.3. Une décision qui a privé les députés de leur droit de vote d'une part, et d'autre part, qui a ravivé la colère sociale contre une réforme qui a du mal à passer.
Motion de censure
Dans l'émission "Dimanche en politique", présentée par Olivier Michel, un débat entre trois invités : Raymonde Poncet Monge, sénatrice Europe écologie les verts du Rhône, Anne Brugnera, députée du Rhône, et Xavier Breton, membre du groupe Les Républicains, élu de l'Ain.
Comment parler de la réforme des retraites, de son 49.3 et ses manifestations, sans aborder le sujet de la motion de censure ?
Lundi 20 mars 2023 est une date importante et attendue. Pour la simple et unique raison qu'aura lieu le vote de la motion de censure portée par le groupe de députés Liot (Liberté, indépendants, outre-mer et territoires), contre la réforme des retraites. Un vote qui n'est pas sans conséquence, puisque si elle est adoptée, la première ministre Elisabeth Borne devra démissionner, accompagnée de ses ministres.
Aujourd'hui, pour renverser le gouvernement à travers cette motion de censure transpartisane, il faut que la moitié de l'effectif des députés vote "pour", soit 287 votes. A l'heure des estimations de vote, si l'on part du principe que tous les groupes votent de manière disciplinée, on a donc une base de 263 voix "pour". Et là, on n'atteint pas les 287 votes nécessaires. Mais ça, c'est sans compter sur Les Républicains. Si son président Eric Ciotti a affirmé qu'aucun des députés du parti n'irait dans ce sens, déjà quatre d'entre eux ont déclaré l'inverse.
Contre la réforme des retraites
S'il en avait eu l'occasion, Xavier Breton, membre du groupe LR, élu de l'Ain, aurait voté contre la réforme des retraites. D'abord parce que selon lui, les objectifs de la réforme "n'étaient pas clairs". Mais ce n'est pas tout. Il souhaite une "réorientation au niveau de notre famille politique". "On doit entendre ce qui est profond dans l'expression du mouvement social, c'est le rapport au travail. Il y a des gens, aujourd'hui, qui ne trouvent plus de sens à leur travail. Il y a une déshumanisation du travail". Un autre point sur lequel il s'exprime, c'est "les différences des revenus dans notre société, qui deviennent indécentes et intolérables".
"Quand on vote une motion de censure, c'est également être prêt à proposer une autre alternative"
Pour autant, en ce qui concerne la motion de censure, il ne va pas la voter. Il explique les raisons de ce choix sur le plateau de Dimanche en politique. "D'une part, quand on regarde ce texte, il ne met en avant que la méthode qui a été utilisée, qui effectivement prête à discussion, mais il n'y a aucune alternative en termes de réforme. Quand on vote une motion de censure, c'est également être prêt à proposer une autre alternative", explique-t-il.
"L'autre point, et qui pour moi est le plus important : je me rends compte et je vois la pression, la virulence des propos que l'on peut recevoir pour dire "votez, c'est pour mettre dehors le président Macron". Je ne rentre pas dans cette logique insurrectionnelle. Je n'ai jamais voté personnellement Emmanuel Macron, ni au premier ni au deuxième tour, ni en 2017 ni en 2022. Donc on ne peut pas me soupçonner de complicité avec le Président. Mais une motion de censure ne sert pas à ça. "
Xavier Breton votera donc comme le président de son parti, Eric Ciotti.