Le Français Alain Castany, condamné à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de drogue dans l'affaire "Air Cocaïne", a vu sa condamnation confirmée en appel ce jeudi 3 novembre. Bruno Odos et Pascal Fauret les 2 pilotes rhône-alpins sont toujours sous contrôle judiciaire.
L'avocate de M. Castany, Luz Diaz, n'a pas souhaité commenter la décision avant de s'entretenir avec son client, toujours hospitalisé à cause des graves blessures dont il souffre après avoir été fauché par une moto, il y a plusieurs mois sur le sol dominicain.
Alain Castany, 70 ans, avait été interpellé, en compagnie de trois autres Français, dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 par la police dominicaine qui avait intercepté, sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana, un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à son bord. M. Castany, qui se trouve en liberté conditionnelle, est présenté comme un apporteur d'affaires dans ce dossier.
Il avait été condamné en août 2015 à vingt ans de prison en même temps que Nicolas Pisapia, présenté comme le passager du jet, et les deux pilotes de l'avion, Bruno Odos et Pascal Fauret. Ces deux derniers avaient fui en France en octobre de la même année. Lors de son procès en appel en septembre, la défense de M. Castany avait avancé que la déclaration d'un Dominicain, poursuivi dans cette même affaire d'Air Cocaïne, contredisait le témoignage d'une employée d'une entreprise de l'aéroport, témoin au procès, qui, au contraire, le disculpait.
M. Castany, accusé d'avoir assisté au chargement de la drogue dans l'avion, n'était en réalité pas présent à ce moment-là car il cherchait avec cette employée M. Pisapia dans un autre terminal, avait expliqué à son avocate Luz Diaz. La défense affirmait que le capitaine de l'avion avait fait en sorte que M. Castany ne soit pas présent pendant le chargement des 26 valises à bord de l'avion parce qu'il n'était pas impliqué dans ce trafic de drogue vers la France.
Nicolas Pisapia a été condamné fin juin à 20 ans de prison en appel dans cette même affaire par la justice dominicaine. Il a saisi la Cour suprême et demeure en liberté conditionnelle également.
Par ailleurs, la justice dominicaine a prolongé début octobre d'un an la détention provisoire du Français Christophe Naudin, pour son implication présumée dans l'évasion des deux pilotes. Cet expert en sécurité aérienne de 53 ans se trouve derrière les barreaux depuis début mars et son extradition d'Egypte.
Une instruction en cours d'achèvement
Ce n’est pas la première décision en appel dans cette affaire de trafic de drogue qui implique quatre Français et dix Dominicains.
En février, les deux pilotes français, Pascal Fauret, 56 ans, et Bruno Odos, 57 ans, ont vu leur condamnation à la même peine elle aussi confirmée en appel par la justice dominicaine. Les deux hommes sont toujours sous contrôle judiciaire en France, après leur évasion rocambolesque de République dominicaine à la fin de 2015. La justice française, qui écarte toute extradition, enquête sur ce vaste trafic international de drogue, et l’instruction de l’affaire est en voie d’achèvement en France.
Les pilotes Rhône-Alpins Pascal Fauret et Bruno Odos autorisés à reprendre une activité dans l'aéronautique
Les deux pilotes, suspectés d'avoir pris part à un vaste trafic international de cocaïne, et qui s'étaient enfuis en octobre de façon rocambolesque de République Dominicaine, avaient été libérés le 24 mars et placés sous contrôle judiciaire. Ce contrôle judiciaire leur interdisait notamment d'exercer toute activité dans le domaine aéronautique.
Bruno Odos et Pascal Fauret souhaitant participer fin mai à des épreuves de sélection de pilotes bombardiers d'eau, leur avocat avait demandé une modification de leur contrôle judiciaire au printemps, ce que la juge d'instruction marseillaise en charge de l'enquête avait refusé.
Finalement, la cour d'appel d'Aix-en-Provence leur a donné raison dans un arrêt rendu le 30 juin: "Ce projet professionnel ne fait pas craindre le renouvellement de l'infraction puisque, s'il s'agit d'un emploi dans le domaine de l'aviation, il ne porte pas sur le transport aérien de personnes ou de marchandises mais sur la lutte contre les incendies", ont alors relevé les juges.