L'organisateur présumé des importations de stupéfiants dans le dossier Air Cocaïne, le Lyonnais Ali Bouchareb a été remis à la France par les autorités espagnoles, il y a une quinzaine de jours, et écroué, a-t-on appris vendredi..
Arrivé par l'aéroport de Roissy, il avait aussitôt été conduit dans le bureau de la juge marseillaise Christine Saunier-Ruellan qui instruit le dossier Air Cocaïne depuis mars 2013. Ali Bouchareb, 44 ans, a été mis en examen notamment pour importation de stupéfiants en bande organisée et placé en détention provisoire.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen émis en mars 2015 par la juge marseillaise, le Français avait été interpellé le 22 avril dernier par les policiers espagnols, étant également recherché dans ce pays pour une affaire portant sur l'importation par conteneurs de 420 kilos de cocaïne en provenance du
Pérou.
Interpellé avec huit autres personnes dont plusieurs Français, Ali Bouchareb avait été écroué le 16 octobre 2014 à Alicante (Sud de l'Espagne). Le mandat d'arrêt européen émis par la France était parvenu alors que le Français venait juste d'être remis en liberté, le 2 avril 2015 par un juge espagnol qui l'avait placé sous contrôle judiciaire.
Les deux pilotes en liberté conditionnelle
En France, Ali Bouchareb est présenté comme le commanditaire de trois vols transatlantiques, opérés par la société d'aviation privée SNTHS et destinés à importer en Europe de grosses quantités de cocaïne acquise auprès des cartels de narcotrafiquants mexicains, via le petit aéroport de La Môle, près de Saint-Tropez (Var).
Le 19 mars 2013, quatre Français dont Bruno Odos et Pascal Fauret, les pilotes d'un Falcon 50, ont été interpellés en République Dominicaine juste avant que l'appareil chargé de près de 700 kilos de cocaïne ne s'envole pour le Sud de la France.
La juge d'instruction marseillaise avait eu de grandes difficultés à identifier Ali Bouchareb, longtemps désigné comme "Ryan" par Franck Colin, personnage clé du dossier Air Cocaïne, intermédiaire entre le commanditaire présumé et les organisateurs des vols. Selon les enquêteurs, Ali Bouchareb se trouvait déjà, le 9 décembre 2012 sur le petit aéroport varois où une dizaine de lourdes valises avaient été rapidement déchargées du Falcon 50 piloté par MM. Odos et Fauret.
Remis pour une durée de trois mois, en vertu d'une décision d'un juge madrilène prise le 5 mai, Ali Bouchareb devrait être rapidement interrogé sur son rôle et confronté à quelques uns des quatorze mis en examen du dossier.