Interdit ou pas? Le glyphosate ne fait pas l'unanimité. Cet herbicide est suspecté d'être cancérogène. Dans le monde agricole, l'inquiétude grandit de voir ce produit bannit en France. En Auvergne, le département de l'Allier est le plus gros consommateur de glyphosate.
Le glyphosate fait de nouveau débat. Après les annonces successives et contradictoires du gouvernement, les agriculteurs s'inquiètent de l'interdiction totale de la molécule en France.
En France, le glyphosate entre dans la composition de 178 produits autorisés. Le premier ministre, Edouard Philippe a déclaré au Palais Bourbon mardi 26 septembre : "C'est avec le souffre, la substance phytopharmaceutique la plus utilisée par les agriculteurs, entre 7 000 et 9 000 tonnes par an, soit 30% des herbicides". Il a ajouté : "Nous allons organiser une transition progressive et irréversible du glyphosate car il n'existe pas à l'heure actuelle de produit de substitution au glyphosate".
Peu cher, efficace, le glyphosate permet le plus souvent aux agriculteurs de détruire les mauvaises herbes sur leurs parcelles. Son interdiction pourrait avoir des conséquences économiques sur les exploitations.
L'Allier : le plus gros utilisateur de glyphosate en Auvergne
Dans l’Allier, les agriculteurs sont préoccupés. Ce département est en effet le plus gros consommateur d’Auvergne. Entre100 et 200 tonnes en moyenne de glyphosate sont pulvérisées chaque année.
"Le retrait d’un glyphosate nous mène dans une impasse technique et et économique. Il nous permet de désherber, de lutter contre toutes les plantes nuisibles pour les cultures. Le problème : nous n’avons pas d’alternative aujourd’hui à ce produit efficace et peu cher" déclare Gilles Cabart, président de la FNSEA Allier.
Le glyphosate divise sur sa dangerosité
Le glyphosate est présent dans les terres mais aussi dans les cours d'eau. Des traces ont été relevées dans l'Allier.
"Nous demandons l’interdiction du glyphosate depuis longtemps. Il détruit toute la biodiversité. Il faut retrouver un équilibre. S’il est supprimé, il ne faut surtout pas le remplacer par une autre substance chimique mise sur le marché sans que l’on ait de recul et qu’elle pose problème dans plusieurs années. Il faut totalement changer de façon de faire" déclare Jacques Debeaud, président de la Fédération Allier Nature.
Le gouvernement français devra tenir compte de l’Europe dans ce dossier. La Commission européenne a proposé d’autoriser de nouveau le glyphosate pour une durée de dix ans.