Le département de l’Allier a été touché, à plusieurs reprises au mois de juin, par de violentes chutes de grêle. Les secteurs de Jaligny-sur-Besbre et de Vichy ont été particulièrement sinistrés. A peine les expertises faites, les carrosseries sont prises d’assaut afin de débosseler les voitures.
Le téléphone ne cesse de sonner et le carnet se remplit à vitesse grand V. Les ateliers des carrossiers sont pris d’assaut. La grêle qui s'est abattue dans le département de l’Allier, au mois de juin, a fait de nombreux dégâts notamment sur les véhicules.
Entre les pare-brise détruits et les carrosseries marquées, plusieurs centaines de voitures ont été abîmées. Une fois les experts passés, il faut réparer.
Les débosseleurs redonnent leur forme initiale à la tôle
Dans un garage situé à Ebreuil, les salariés s’activent pour débosseler les voitures. « Avec des outils spécifiques, on repousse les impacts depuis l'intérieur. On pousse les bosses du bas vers le haut. Le but est de remettre la carrosserie au niveau normal. Cela réclame beaucoup de patience et de douceur » explique Francesco Camillotti. Puis il ajoute : « Nous utilisons plusieurs types d’outils. Certains endroits sont facilement accessibles comme le capot de la voiture. Sur les parties plus difficiles d’accès, comme les côtés, par exemple, on tire avec des ventouses et après on utilise un marteau pour remettre droit ».
Le débosseleur redonne, petit à petit, sa forme initiale à la tôle. « C’est un métier qui s’apprend. Il faut comprendre les notions de torsion, d’élasticité ou de mémoire de forme de la tôle. Cela nécessite plusieurs années d’expérience » précise le professionnel.
Les réparations peuvent prendre plus ou moins longtemps, en fonction du nombre d'impacts, de leur emplacement ou de leur profondeur. « Rien que sur un capot très impacté, il faut compter deux heures de travail. Pour certains véhicules plus touchés, les réparations peuvent prendre 6 à 8 heures » ajoute Francesco Camillotti.
Le coût moyen d'une réparation s’élève environ à 2.000 euros. Mais la facture va évidemment grimper si les dégâts sont très étendus.
Autant de véhicules … du jamais vu
Les réparations vont prendre plusieurs semaines d’autant que la liste d’attente ne cesse de s’allonger. « Nous avons plus de 1.500 véhicules à réparer. C’est du jamais vu» indique Xavier Peyrot.
Le garagiste poursuit en précisant : « C’est de la grosse grêle. Certains véhicules sont débosselés sans mettre de peinture. D’autres nécessitent de la peinture sur le toit, le capot, la lunette arrière et sur les côtés. C’est la première fois que l’on a autant de véhicules touchés sur notre secteur ».
Cela nécessite une organisation bien rôdée. Il faut faire le lien entre les clients, les cabinets d’expertise, les assurances et les prestataires en débosselage. Christophe Archer, assureur, indique : « Les carrossiers nous font parvenir des photos des véhicules. Cela nous permet de travailler plus rapidement pour évaluer les dommages ». De nombreux dossiers sont en cours de traitement. « Nous avons une activité très importante actuellement car il y a beaucoup d’autres sinistres à traiter. Il n’y a bien évidemment pas que les voitures qui ont été touchées par la grêle. Et puis, il y aussi tous les autres sinistres liés au quotidien».
Réparer maintenant ou attendre la fin de l’été?
Dans le garage d’Ebreuil, les jours qui viennent vont être chargés. Xavier Peyrot indique : « Nous allons appeler les clients les uns après les autres. Nous prenons en charge trois à quatre véhicules par jour. Pour réparer les 1.500 voitures à 2.000 voitures qui nous attendent, cela va prendre entre 6 à 9 mois, en fonction des dégâts » souligne le garagiste.
Avec les fortes chaleurs qui continuent de sévir, les risques d’orage et de grêle sont encore forts. « Cela peut malheureusement encore se reproduire. C’est au libre choix du client de faire réparer son véhicule de suite ou d’attendre la fin de l’été. Là en plus, ce sont les vacances scolaires. Le plus judicieux, à mon avis, serait d’attendre le mois de septembre » conclut-il.
Un avis partagé par l’assureur Christophe Archer : « Nous conseillons à nos clients d’attendre, de déporter la réalisation des réparations, à partir du moment où le véhicule fonctionne normalement. Le but est de leur épargner de nouvelles réparations si un second sinistre se produit, de payer une seconde franchise et de subir une nouvelle immobilisation de leur véhicule ». Mais il précise également : « Nous comprenons également que certains clients ne souhaitent pas circuler avec un véhicule endommagé et qu’ils préfèrent le faire réparer de suite ».