Douze salariés de l’atelier moto compétition de Dunlop à Montluçon sont menacés de licenciement après la perte d’un contrat. Des négociations avec la direction débutent ce mardi 12 décembre.
C’est un coup dur pour les salariés de l’atelier moto compétition de Dunlop à Montluçon. Ils sont 12 techniciens moto qui travaillaient sur les paddocks à être menacés de licenciement. Cette annonce de Dunlop est liée à la perte cet été d’un contrat moto GP au profit de Pirelli. Romaric Cazabant, chauffeur monteur sur les circuits, fait partie de ces salariés. Il avait intégré l’équipe compétition en 2018 : « On savait que suite à la perte du contrat la quantité de travail ne serait pas assez conséquente pour sauvegarder nos emplois. C’est la frustration qui domine. Dunlop avait fait des investissements dans du matériel. L’entreprise a récupéré un championnat italien. Avec 2 ou 3 championnats nationaux, on arriverait à conserver l’activité du service compétition à Montluçon. Aujourd’hui, c’est la vitrine de Montluçon qui s’en va ».
Pour les salariés concernés, l’annonce est rude. Cyril Caron, secrétaire CGT Dunlop Montluçon, raconte : « Ces 12 personnes voyageaient à travers le monde. Elles s’occupaient du montage des pneus compétition sur les circuits. A l’annonce de leur licenciement, elles ont réagi avec beaucoup d’amertume. En juillet dernier, Dunlop a perdu un contrat concernant la Moto 2 et la Moto 3. Suite à cela, un plan social a été mis en place au niveau du siège. L’atelier moto compétition de Montluçon en fait partie. Les licenciements concernent 80 cadres au niveau du siège Goodyear à Paris et 12 personnes à Montluçon. Les discussions sont en cours. Ces 12 personnes ne seraient pas concernées par un reclassement. Elles sont aujourd’hui sur le carreau ».
Des syndicats vigilants
Le représentant de la CGT se veut prudent sur l’avenir du site de Montluçon : « Il y a eu des annonces pour le développement du produit Montana à Montluçon. C’est un produit d’excellence présenté en début d’année. En fin d’année, on nous annonce la fin de l’atelier moto compétition. Il faut rester vigilant. Mais il n’y a pas d’autres menaces sur l’emploi à Montluçon ». Didier Reynaud, délégué syndical central CFDT Goodyear France, regrette lui aussi la fin annoncée de l’atelier compétition : « C’est un coup dur. C’était une belle image pour Montluçon. Ils avaient 27 grands prix à travers le monde. Ils allaient équiper les motos. Ils montaient les pneus pour les jours d’essais et les jours de compétitions ». Il prévient qu’il sera très vigilant par la suite : « On va surveiller le motif économique du plan social et voir s’il est justifié. On va être attentifs au niveau de l'accompagnement des salariés. On veut qu’il soit à la hauteur des résultats financiers du groupe ».
Romaric Cazabant, qui fait partie de l'atelier, est préoccupé : « Le reclassement va être compliqué. Suite à notre CDI, on a tous acheté des maisons et contracté des crédits. Il va être compliqué de mettre nos maisons en vente, de partir. On ne sait pas quel poste va nous être proposé. Pour le moment, il n’y a pas de possibilité de reclassement. On est inquiets. On aimerait savoir comment notre départ va être négocié ».
Des négociations avec la direction
Dans un communiqué, la direction de Goodyear France indique : « Goodyear France a débuté, le 30 octobre dernier, une procédure d'information-consultation des représentants du personnel concernant le projet de réorganisation des fonctions support et commerciales du siège social français. Le projet comprend une réduction de certaines activités de Dunlop Motorsport en France suite à la perte du partenariat pneumatique avec les catégories Moto2 et Moto3 en Grand Prix. Un processus de négociation est en cours avec les partenaires sociaux de Goodyear France et concerne notamment les mesures d'accompagnement. Goodyear France s'engage pleinement à trouver des solutions responsables pour les personnes qui seraient concernées par ces changements nécessaires. ». Ce mardi 12 décembre, des négociations doivent débuter avec la direction au sujet des conditions de licenciement.