RETRAITES. Coupures de courant dans l’Allier : "On a les capacités d’agir sur la production d’électricité du pays" prévient la CGT

Mercredi 25 janvier, la CGT de l’Allier a revendiqué des coupures d’électricité dans des parcs éoliens et photovoltaïques près de Montluçon, dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites. Ces coupures sont sans conséquences pour les usagers. Enedis va porter plainte.

C’est une action qui se veut avant tout symbolique. Mercredi 25 janvier, la CGT de l’Allier a revendiqué des coupures de courant dans des parcs éoliens et photovoltaïques à Quinssaines, près de Montluçon. Cette action a eu lieu dans le cadre de la lutte contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement. Laurent Indrusiak, secrétaire départemental de la CGT de l’Allier, indique : « On a coupé des parcs éoliens et photovoltaïques sur le secteur de Montluçon. Cela a eu pour conséquence la baisse de production d’électricité. On voulait faire passer ce message : s’il faut augmenter d’un cran, on a les capacités d’agir sur la production d’électricité du pays. La CGT de l’Allier a agi dans la nuit de mardi à mercredi, vers 4 heures du matin. On a fait une conférence de presse à 11h30 et à ce moment-là, les coupures étaient toujours effectives. Je ne saurais dire combien de temps il a fallu à Enedis pour pallier cette coupure et trouver le personnel nécessaire. Les actions des agents d’Enedis sont nos actions. On les revendique ensemble ».

"Mettre en difficulté la finance"

La CGT rappelle que ces coupures sont sans conséquences pour les usagers. Laurent Indrusiak explique les raisons qui ont poussé le syndicat à mettre au point cette action : « C’était une action symbolique. Le fait de couper les parcs éoliens et photovoltaïques a pour conséquence une diminution quasi immédiate de la production d’électricité. Quand on baisse la production dans l’Allier et dans d’autres départements, cela oblige Enedis à importer de l’énergie de l’étranger. Très clairement, ça a un coût supplémentaire pour Enedis et ça impacte financièrement l’entreprise. Pour gagner la bataille des retraites, il faut taper fort et mettre en difficulté la finance ». Le secrétaire départemental de la CGT de l’Allier affiche sa détermination : « On a envoyé une sorte d’avertissement en disant : si vous n’écoutez pas les millions de Français qui ne veulent pas de cette réforme, les millions de Français qui ont manifesté le 19 janvier, nous sommes en capacité de monter le rapport de force. Le rapport de force passe par les grèves, les manifestations de rue et la capacité d’agir sur l’outil de production. On sait qu’il y a des secteurs d’activité qui sont plus impactants que d’autres. On voulait montrer notre détermination ».

Des actions à venir

Il prévient que d’autres actions sont possibles : « D’autres coupures pourraient avoir lieu. Agir sur le réseau électrique ce n’est pas que couper le courant. Il peut y avoir des opérations « Robin des bois », c’est-à-dire remettre de l’électricité à des usagers qui en étaient privés. On peut faire basculer certains lieux, certains bâtiments, sur des heures creuses. On peut neutraliser des compteurs ». Laurent Indrusiak met en avant son opposition à la réforme des retraites : « Tous les salariés vont travailler plus pour avoir des pensions de retraite qui risquent de diminuer. Deux ans de plus peuvent paraître peu dans une carrière mais c’est énorme, notamment quand on arrive en bout de carrière et qu’on est usé, rincé, fatigué. Deux ans de plus ne sont pas entendables. Les arguments du gouvernement ne font pas le poids. Le problème de financement n’est pas une réalité ».

La réponse d'Enedis

De son côté,  l’entreprise Enedis indique qu’elle va porter plainte. Dans un communiqué, elle précise : « Le dialogue social est essentiel pour Enedis, qui respecte le droit de ses salariés de faire grève. Concernant les actes de malveillance survenus hier, Enedis condamne fermement tout acte de malveillance sur le réseau public de distribution d’électricité, qui ne reflète en aucun cas ses valeurs de service public. Enedis déposera plainte ».
La CGT souhaite « occuper le terrain » et convaincre ceux qui ne sont pas encore rentrés dans le mouvement de contestation. D’ici mardi 31 janvier, jour de grève interprofessionnelle, elle va multiplier la distribution de tracts dans l’Allier.

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