Allier : le vignoble de Saint-Pourçain vise une IGP Bourbonnais pour se diversifier

Déjà détenteur d’une Appellation d’Origine Contrôlée, une AOC, pour ces vins et intégré dans l’Indication Géographique Protégée Val de Loire, le vignoble de Saint-Pourçain dans l’Allier sollicite une IGP Bourbonnais.

Depuis 2009, le vignoble de Saint-Pourçain qui compte une soixantaine de viticulteurs dans l’Allier bénéficie d’une Appellation d’Origine Contrôlée qui lui permet de se positionner sur les marchés avec un gage de qualité et de rattachement à son terroir. "Aujourd’hui l’appellation fait 600 hectares. Sur ces 600 hectares, 545 sont en AOC et 60 sont en IGP Val de Loire ou vin de France. On veut les rattacher à notre département sans toucher à l’AOP obtenue après de gros efforts de restructuration et de mise aux normes. Mais pour les vignerons, il n’y aura rien d’obligatoire" dit Laurent Amy, Président du syndicat des viticulteurs de Saint-Pourçain.

"On a lancé la cuvée «tendresse » il y a 6 ans, sur la base d’un cépage chardonnay, particulièrement sucré avec 30 à 40 grammes de sucre résiduel, sachant que dans l’appellation au niveau des vins blancs on doit être à 4 grammes. Actuellement cette cuvée complète notre gamme notamment au niveau des effervescents pour les fêtes pour accompagner surtout les foies gras. Actuellement on le vend sans IG et peut-être que demain avec la création de l’IGP Bourbonnais, sachant qu’on est sur une production de 4 000 cols, assez locale, ça apportera une meilleure lisibilité sur notre produit et ça le rattachera plus à notre territoire" complète Thierry Jaloux, le Président de la cave coopérative de Saint-Pourçain. "L’IGP Val de Loire, c’est une identification régionale, le but c’est d’être plus départemental".

Préparer l'avenir

Voilà pour les arguments commerciaux. Mais il y a aussi des raisons techniques. "L’AOC c’est un cahier des charges assez rigide, bien heureusement. Avec 2 grammes de sucre pour les rouges, 4 pour les blancs et nécessairement un assemblage de cépages limité à 5. L’IGP a plus de liberté, on peut mettre plus de cépages, plus résistants ou d’anciens cépages du conservatoire de Chareil-Cintrat" dit Thierry Jaloux. Cela permet aussi d’anticiper le changement climatique, de rajouter les cépages actuellement cultivés plus au sud, d’anticiper le fait que certains ne pourront plus l’être à Saint-Pourçain lorsqu’ils supportent mal la sécheresse. "Ça peut faire une sorte de laboratoire pour demain, faire évoluer le cahier des charges au niveau de l’appellation".

Ce que précise Fabien Malavaud, le Président du conservatoire des anciens cépages qui indique qu’au conservatoire "C’est des cépages qui étaient cultivés dans le Bourbonnais historiquement, l’histoire et le vin ça fait bon ménage. Ils ont été abandonnés il y a une quarantaine d’années, aujourd’hui on se rend compte qu’ils ne sont pas si inintéressants que cela : ils sont assez tardifs, échappent aux gelées de printemps et ils nous redonnent des dates de vendanges plus classiques".

Et Laurent Amy de conclure : "C’est pour donner une historie à notre vin, le rattacher à notre département en prenant le nom de Bourbonnais. On est un peu excentrés du bassin Val de Loire et de ses vignobles. Et puis Val de Loire, c’est vaste : de Saint-Pourçain jusqu’à Nantes…"

L'INAO devrait rendre son avis début 2024.

Ecrit avec Romy Ho-A-Chuck

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