C’est la période de reproduction et de nidification pour les sternes, des oiseaux qui font partie des espèces menacées. De plus en plus de moyens de prévention et des interdictions sont mis en place. C’est le cas à Moulins, où la LPO veille au grain et assure le suivi de cette espèce.
A Moulins, en aval du pont Régemort, une sterne couve ses œufs sans aucun danger. Le printemps a été favorable aux deux espèces de sternes, les pierregarrins et les naines. La période de reproduction a été satisfaisante. Sylvie Lovaty, bénévole à la Ligue de Protection des Oiseaux et chargée du suivi des espèces, raconte : « J’ai 35 jeunes volant, c’est-à-dire ceux qui sont capables de voler. Ce matin, deux couples ont eu trois poussins chacun qui sont nés. On a environ une bonne cinquantaine de poussins ».
Des ilots protégés
Ici, il y a environ 130 sternes qui sont venues se reproduire. Une espèce d’oiseaux protégée car menacée par les crues et par l’homme. Pour éviter de les importuner durant cette période cruciale, il est interdit de pénétrer sur les ilots : l’un d’entre eux est même entouré de clôtures. Simon Milliet, coordinateur d'équipe à la LPO-AURA, indique : « Ce sont des espèces qui sont en déclin au niveau national. Du coup, le moindre petit dérangement peut encore affaiblir ces oiseaux. C’est pour cela qu’on essaie d’éviter au maximum le dérangement pour leur permettre d’assurer leur reproduction ».
"On est dans un état d’urgence vis-à-vis de la biodiversité"
Désormais, les feux d’artifice de la ville sont tirés à plus d’un kilomètre de là. Le Conseil départemental de l'Allier a retiré la partie pyrotechnique d’un spectacle de drones prévu pour les festivités du Tour de France, preuve que la prise de conscience est partagée. Francis Pruvot, chef du service environnement DDT – Allier, souligne : « Il y a des alertes qui sont quasi quotidiennes. Tout le monde parle de l’effondrement de la biodiversité, de l’eau, du réchauffement climatique. On a une prise de conscience progressive, peut-être liée au fait que la situation est critique. On est dans un état d’urgence vis-à-vis de la biodiversité ».
Les sternes vont rester sur les bords de l’Allier jusqu’à la fin de l’été. Ensuite, elles migreront en Afrique, au sud du Sahara.
Propos recueillis par Yoann Dorion / France 3 Auvergne