Les élections législatives se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Dans la 1ere circonscription de l’Allier, celle de la préfecture, Moulins, on compte 9 candidatures. Quatre de ces candidats ont échangé sur des thèmes clefs du département. Voici ce qu’il faut retenir.
La 1ère circonscription de l’Allier est celle de la préfecture, Moulins. Elle compte 120 180 habitants. Le député sortant Jean-Paul Dufrègne (PCF) ne se représente pas mais soutient le candidat NUPES Yannick Monnet. Dans ce territoire rural, tourné à la fois vers Paris et Clermont-Ferrand, l’enjeu du transport est très important mais aussi celui du pouvoir d’achat. Pour en débattre avec des journalistes de France 3, France Bleu et La Montagne, Jean Mallot, candidat dissident du PS qui se présente malgré les accords entre les forces de gauche. Egalement présents, Yannick Monnet, candidat NUPES (PCF), Michel Barbarin (ENS) et maire de Souvigny et enfin Pierre de Nicolay, candidat Reconquête.
N’étaient pas présents Marion Sennepin (ECO), Marie Sibert (RN), Jean-Marc Collot (DXG), Fabien Malavaux (DVD) et Roger Litaudon (LR).
Vous pouvez retrouver la liste des candidats ainsi que leur programme ici.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du débat.
La question de la RCEA
Abordée avec les candidats, la question du réaménagement de 88 kilomètres de la RCEA, entre Digoin et Sazeret, une mise en œuvre d'une 2x2 voies sur ce qui est surnommée "l'axe de la mort", du fait d'accidents récurrents. Yannick Monnet : « On espère que c’est la fin du cauchemar, en tout cas c’est une très bonne nouvelle pour nos territoires. Sur ce dossier de la RCEA il faut rappeler l’engagement de Jean-Paul Dufrègne qui a accepté le principe de cette mise en concession avec un certain nombre de conditions importantes. Ça ne règlera pas, on l’espère, que la question des victimes, qui est quelque chose de dramatique. On est à 20 morts par an je crois. » Il ajoute : « La première condition est qu’on en fasse un outil de développement économique en maintenant l’ensemble des échangeurs, ce qui a été fait. Ce qui a été demandé c’est une gratuité ou des tarifs préférentiels pour ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler. » Il ajoute que l’argent économisé grâce à la mise en concession devait rester dans le département et notamment servir à la N7.
C’est un des dossiers que devra porter le député.
Jean Mallot
Interrogé sur la raison de l’important délai des travaux, Jean Mallot répond : « Le budget national des routes nationales de la France entière, par an, c’est 300 millions. C’est plus de 500 millions sur la partie Montmarault-Digoin qui sera mise en service non pas en 2023 mais cet automne. Ça voulait dire que pendant 2 ans on n’aurait fait aucun autre travaux sur la France entière, c’était intenable. C’est un des dossiers que devra porter le député : la mise en 2x2 voies de la N7 ». Michel Barbarin précise : « Tous les élus ont travaillé, même les maires des petites communes, ils ont tout de suite vu que c’était un avantage économique considérable et qu’on en a véritablement besoin dans l’Allier, pour redonner un peu de fierté et de renom. Avant, il fallait quelques minutes pour traverser l’Allier. Avec les aires qui ont été installées, c’est quand même quelque chose qui mettra en valeur notre département. »
On veut favoriser la mobilité collaborative
Pierre de Nicolay
Pour Pierre de Nicolay également la question de la RCEA et plus largement des transports est au cœur des préoccupations des Bourbonnais : « La mobilité est un sujet central dans notre département. Je me réjouis, comme tous mes confrères, de la réalisation de la RCEA. Je regrette juste qu’il ait fallu plus de 50 ans pour que ce projet arrive à terme. On veut reprendre une mesure d’Eric Zemmour qui est de faire rembourser à 50% les frais d’essence par l’employeur pour les salariés qui doivent se déplacer, entre le domicile et le travail. On veut favoriser la mobilité collaborative ». La Route Centre Europe Atlantique absorbe 40 % du trafic dans le département de l’Allier.
L'agriculture, un enjeu majeur
Selon la Chambre de l’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Allier est la 1ère surface agricole de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 484 900 hectares de surface exploitée. L’agriculture représente 4,9 % de la population active, aussi la question est importante pour les candidats comme Michel Barbarin : « Il faut traiter le problème de l’agriculture sur notre département. Les élevages et la ruralité sont une richesse pour notre département. Les agriculteurs vont être mis face au réchauffement climatique. Il va falloir faire face à la sécheresse mais aussi au renouvèlement des générations. Quelque 50% des éleveurs de l’Allier ont plus de 50 ans. » Pierre de Nicolay se sent, lui, particulièrement concerné par la question : « Je reprends l’exploitation agricole familiale. On propose d’interdire toute importation qui ne respecte pas les standards imposés à nos agriculteurs. On veut mettre en place une prime de 10 000 euros pour favoriser les naissances en zone rurale. Je m’opposerais à tout projet d’éolienne, actuel ou futur. »
On sent que les agriculteurs sont souvent méprisés et pas reconnus pour ce qu’ils sont réellement.
Yannick Monnet
Yannick Monnet entend, lui, valoriser la ruralité : « Il faut rappeler que nos agriculteurs sont des acteurs essentiels de l’aménagement de nos campagnes. On sent que les agriculteurs sont souvent méprisés et pas reconnus pour ce qu’ils sont réellement. Dans l’Allier, depuis 10 ans, on perd une centaine d’exploitations par an. C’est essentiellement des élevages bovins. On propose de garantir des prix rémunérateurs. Il faut aussi une grande réforme de la PAC, une meilleure répartition. » Pour Jean Mallot, « il y a une marge de manoeuvre au niveau national pour la PAC, il faut s’en servir. On n’échappera pas à une loi foncière qui sera discutée au niveau national. La difficulté est vraiment là. Il faut aussi s’adapter à de nouvelles conditions de production, avec les agriculteurs. » L’agriculture représente le 3ème secteur d’activité économique du département.
Convaincre les électeurs
Interrogés sur les sujets qui leur tenaient à cœur et tâchant de décider les électeurs, les candidats ont eu 30 secondes pour convaincre.
- Jean Mallot a mis en valeur son expérience : « Il s’agit d’élire un député qui va porter la voix de l’Allier. Il y a la ruralité, il y a l’urgence climatique, l’urgence de la question du pouvoir d’achat et des salaires. Je pense qu’un peu d’expérience ne nuira pas »
- Michel Barbarin promet de faire aboutir ses projets : « Depuis beaucoup trop longtemps, le territoire est représenté par des députés de l’opposition. C’est une opposition de témoignage, sans réel pouvoir sur les actions. Moi, je veux agir sur nos projets, afin qu’ils aboutissent et que nos valeurs bourbonnaises soient représentées. »
Je veux que nos valeurs bourbonnaises soient représentées.
Michel Barbarin
- Pierre de Nicolay invite à un rêve : « J’ai choisi de revenir à mes racines pour vivre le rêve bourbonnais. On a mis en place avec mon suppléant un programme qui permettrait à chacun de travailler, réussir, vivre dans notre belle région. Ce rêve serait accessible à tous, dans les villes comme dans les campagnes. »
- Yannick Monnet met en valeur les actions de son prédécesseur : « Je serais un député accessible, disponible, respectueux, qui travaille avec tous dans l’intérêt des habitants. On l’a vu dans le dossier des retraites agricoles, qui a permis d’augmenter le niveau de vie de certains. Une des premières questions qu’on prendra à bras le corps c’est la santé. »
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