Le département de l’Allier a été retenu en tant que territoire d’expérimentation pour l’uniforme à l’école. Dès la rentrée 2024, des élèves de primaire et collège arboreront la tenue unique. Voici les modalités du dispositif déjà décidées par le gouvernement.
Le gouvernement veut tester l’uniforme dans une partie des écoles, collèges et lycées de France, là où les collectivités se portent volontaires, comme dans l’Allier. L'expérimentation doit durer deux ans, avec un suivi scientifique, une évaluation du climat scolaire, des résultats et de l'ambiance en classe.
Quelle tenue ?
La candidature de l’Allier “est retenue par le ministère” et “a été enregistrée”, affirme le maire de Cusset Jean-Sébastien Laloy, qui pilote le projet sur sa commune et à l’échelle départementale. “On est référencés comme territoire souhaitant expérimenter l’uniforme”. Des kits seront fournis aux élèves des établissements participants : “A ma connaissance, le kit serait composé en début d'année de 2 bas qui seront des pantalons ou jupes, de 5 polos et de 2 pulls sur lesquels il y aurait la possibilité d'avoir une sorte d'écusson ou de logo avec le nom de l'établissement par exemple.” Couleur, style, il ignore à quoi pourraient ressembler ces uniformes, mais il “pense qu’il y aura la possibilité de personnaliser par établissement”, indique l’édile. Lorsqu’on lui demande si les élèves auront la possibilité de choisir entre jupe et pantalon, il tranche : “Oui, bien-sûr.”
Qui finance les uniformes ?
Le coût de ces kits s'élèvera à 200€. Jean-Sébastien Laloy indique que les collectivités régleront la facture : “Dans le cadre de l'expérimentation, le ministère souhaite que les familles ne soient pas impactées financièrement, donc le principe qui a été discuté avec le cabinet du ministre, c'est qu'il y a une répartition : 50% payés par l'État et 50% payés par la collectivité concernée, donc le département si c'est un collège, la commune si c'est une école ou la région si c'est un lycée.” Des tenues de sport ou d’été ne sont pour l’heure “pas prévues”, affirme le maire de Cusset. “Ce que je trouve un petit peu dommage pour ma part, c'est la partie chaussures. Pour l'instant, ce n'est pas encore prévu et on sait que c'est quand même un marqueur de différenciation sociale assez important. Peut-être qu'il y aura une recommandation pour avoir des chaussures neutres, sans marques. À ce stade, ce n'est pas prévu qu'elles soient prises en charge au moment de la dotation.”
Quels établissements concernés ?
Quant à savoir combien d’établissements seront concernés et combien, cela dépend des conseils d'administration des collèges ou des écoles, “qui vont voter pour valider ou pas l'expérimentation, de façon à ce que ça ne soit expérimenté que dans des établissements qui sont eux-mêmes volontaires. A ce stade, il est prévu d'expérimenter dans 2 ou 3 collèges du département, et nous, sur la commune (Cusset, NDLR), on va le faire sur une ou 2 écoles, avant éventuellement d'envisager une généralisation à plus grande échelle. Mais pour commencer, ce sera seulement quelques établissements”, précise Jean-Sébastien Laloy. Alors, il sonde le terrain et les avis lui semblent partagés : “Chez les parents d'élèves, ça me semble favorable, très majoritairement. Dans les échanges que l'on a du côté des enseignants, c'est plus réservé. J'entends des enseignants “abstentionnistes”, ni pour ni contre, qui attendent de voir ce que ça donne dans le cadre de l'expérimentation. D’autres y sont carrément opposés. Il n’y a pas beaucoup d'engouement du côté des enseignants, j'ai l'impression.”
Des questions en suspens
Si certains établissements devraient mettre en place le dispositif dès le printemps, selon France Info, l’Allier table plutôt sur un lancement à la rentrée de septembre 2024, affirme l’élu : “Le printemps, ça me paraît un petit peu juste pour être prêt. Il y a quand même beaucoup de détails logistiques à régler. Où est-ce qu'on stocke les vêtements au moment de la rentrée ? Quand est-ce que les familles viennent les récupérer ? Qu'est-ce qu'on fait s’il y a un vêtement abîmé, s'il est perdu ou trop petit, comment le remplacer ? Ce sont tous ces petits détails techniques, logistiques qu'il va falloir gérer et pour lesquels on attend des clarifications.” Pour l'instant le ministère de l'Education a sélectionné plusieurs prestataires français pour coudre les vêtements, mais la collectivité devrait avoir le dernier mot sur le fabriquant, puisque c'est elle qui fera sa commande.