La cour d’appel de Riom a ordonné le 3 mai 2018 la saisie d’une quinzaine de chiens des Pyrénées (ou patous) dans un élevage de Lapalisse (Allier). Cette décision fait suite à des nuisances sonores répétées : la querelle de voisinage à ce sujet dure depuis plusieurs années.
Désormais, c’est vers un pré que les patous doivent se dégourdir les pattes. Jusqu'ici hébergés dans deux chalets devant la maison, le couple d’éleveurs tente le tout pour le tout pour se conformer enfin a la réglementation en vigueur. Chantal Cuisinier explique : « Comme les 2 chalets qui sont situés devant la maison étaient à moins de 100 mètres, on a déplacé les chiens vers le terrain pour éviter d’autres histoires ».
Mais ces efforts sont tardifs : le jeudi 14 juin 2018, la gendarmerie, les services vétérinaires et une association de protection des animaux sont venus pour retirer les bêtes, ainsi que l’ordonnait la justice. Mais l’association s’est refusée à les prendre : « Une fois sur place, mes collèges et moi-mêmes avons constaté des chiens dans un état parfait" explique Anne Askevis, directrice du refuge d’Aix-les-Bains. "Nous sommes une société de protection animale, je ne retire pas des chiens qui sont parfaitement hébergés, ce n’est pas possible ! »
Il y a quelques années, l’élevage comportait une quarantaine de chiens : ils ne sont plus que 15 aujourd'hui et majoritairement des chiens âgés. L'un des éleveurs en est persuadé : « Nos chiens sont tellement proches de nous que si on les plaçait, ils se laisseraient mourir ».
Le voisin direct, principal plaignant, refuse d’être considéré comme le fauteur de troubles et explique que les aboiements de dizaines de chiens ont été « un enfer ». « Ils sont dans une détresse psychologique, la cour d’appel de Riom l’a d’ailleurs reconnu", explique l'avocate du plaignant, Maître Gwendoline Moya. " Ils ont tout tenté, donc on se retrouve 10 ans après le début des faits alors que cela aurait pu être résolu plus rapidement s’ils étaient allé voir un avocat l’année du trouble. »
Le couple d’éleveurs affirme vouloir mettre un terme à son activité : pour éviter toute saisie, ils vont placer les plus jeunes chiens chez des amis de confiance. Ils garderont simplement les plus âgés comme simples chiens de compagnie.