Considérée comme un désert médical, l’Auvergne n'est pas épargnée par le manque de cardiologues. Pour pallier cette problématique, l’Allier expérimente depuis l’été dernier le dispositif Cardio +. Le principe : des infirmières formées se déplacent directement au domicile du patient pour un suivi.
Robert, 86 ans, habitant d'un petit village de l’Allier, a droit à un bilan cardiaque … chez lui. Une infirmière procède aux actes médicaux : pose d'électrodes ou encore échographies cardiaques. Pour réaliser cela, les infirmières ont dû se spécialiser. “En tant qu'infirmière, on est formées à l’école, témoigne l'une d'elles. On a ensuite fait une formation avec les cardiologues pour savoir précisément ce qu’ils voulaient.
On ne les remplace pas. On leur donne des informations précises qui vont leur permettre d’orienter leur compte-rendu
Elisa MouninInfirmère spécialisée en cardiologie
Ces données médicales sont numérisées et analysées plus tard par un cardiologue en télémédecine. Le dispositif, intitulé Cardio+, rassure l’épouse du patient : “Si on l’avait hospitalisé à Vichy, on ne se serait pas occupé de lui tout de suite. Ce n’est pas un cas grave. Avoir les soins des infirmières à domicile, c’est parfait”.
Des cardiologues situés à des dizaines de kilomètres
En moyenne, les Bourbonnais doivent parcourir entre 50 et 100 km avant de consulter un cardiologue. A l’état expérimental, le projet Cardio+ devrait s’étendre à l'ensemble du pays dans moins de 3 ans. Dr Patrick Montant, coordinateur AURA du dispositif Cardio+ indique : “On répond à un réel besoin de population pour ces personnes vulnérables. On arrive à répondre aux besoins des médecins qui sont demandeurs de bilans cardiologiques. On a de très bons retours d’expériences. Actuellement, on n’a pas de raison pour que ce projet ne se pérennise pas dans le temps”.
Dès septembre prochain, ce sera au tour de la Haute-Loire d’adhérer à ce système de soin itinérant. Pour l’instant, en France, 8 départements sont concernés.