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VIDEO. Gendarmes blessés par une explosion dans l'Allier : la piste du "traquenard" envisagée

Trois gendarmes ont été grièvement blessés lors d'une explosion dans cette maison de La Chapelle (Allier) mercredi 15 mars.

Quarante-huit heures après l'explosion d'une maison, qui a grièvement blessé trois gendarmes dans l'Allier et tué l'occupant, le procureur de la République de Cusset Eric Neveu a fait le point sur l'enquête, lors d'une conférence de presse, vendredi 17 mars.

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Trois gendarmes de l'Allier ont été grièvement blessés lors de l'explosion d'une maison, alors qu'ils tentaient d'interpeller son occupant à La Chapelle mercredi 15 mars. L'individu a été tué dans l'explosion de son logement. Le pronostic vital d'un des trois gendarmes est toujours engagé. Le procureur de la République de Cusset Eric Neveu fait le point sur l'enquête, 48 heures après les faits, à l'occasion d'une conférence de presse. 

Un geste prémédité, selon le procureur

Le procureur affirme avec solennité sa « solidarité » et son « soutien » aux familles. Il rappelle les faits, qui laissent penser à une préméditation de son geste : le mis en cause de 38 ans a menacé par téléphone plusieurs personnes, dont son conseiller de probation et le juge d'application des peines. Il purgeait en effet une peine de détention à domicile sous surveillance électronique depuis le 16 février. Le procureur précise : « La loi oblige, pour toute peine inférieure à 6 mois d’emprisonnement, d’aménager ab initio l’exécution de cette peine ferme. » Lors de cet appel, le mis en cause contestait plusieurs modifications des conditions de sa détention a domicile. Mercredi 15 mars, il renouvelle ses menaces, cette fois auprès des forces de l'ordre : "Vous pouvez venir à la maison, vous verrez bien". Le procureur indique : « Il a contacté par téléphone la gendarmerie du Mayet-de-Montagne pour outrager par téléphone le planton et le gradé, dans un monologue de près de 14 minutes ayant pour objet de relater son sentiment de persécution par la société, par les forces de l’ordre et par la justice. » Il avait déjà été condamné à 10 reprises notamment pour conduite en état d’ivresse, conduite sous l’emprise de stupéfiants, violences conjugales et menaces.

Des "troubles délirants"

La trace de supercarburants et d'une bouteille de gaz de 13 kg, semi-ouverte, a été mise en évidence. Une expertise psychiatrique avait relevé une personnalité de type paranoïaque et des troubles délirants. L’homme était également soumis à une obligation de soins, qu’il respectait, selon le procureur. Une dégradation de son état avait été mise en évidence en raison de son isolement et de difficultés financières. Il reprochait aux gendarmes des patrouilles passant devant son domicile, indique le procureur. "Depuis septembre 2019, il appelait régulièrement pour se plaindre de la justice qui le condamnait, selon lui, parce qu'il était noir. Ces plaintes de racisme étaient récurrentes", ajoute le procureur.

Selon Eric Neveu, les premiers éléments recueillis dessinent la piste d'un geste suicidaire, avec l'intention "de tuer des gendarmes"

Une préparation ?

L'auteur des faits avait contacté un de ses amis pour lui dire qu'il allait finir en prison avant la fin de la semaine, affirme le procureur. En juillet 2022, il indiquait a un ami qu'il allait utiliser un jerricane et une bonbonne de gaz, si les gendarmes pénétraient dans son domicile. Il avait affirmé que la justice française allait "payer" et "passer à la casserole". "J'ai mis 40 litres d'essence qui vous attendent [...] Je n'ai pas peur de cramer, vous aller cramer aussi", écrivait le mis en cause mercredi matin. Ces mots accompagnaient une vidéo montrant des jerricanes, une bonbonne de gaz et de la tuyauterie. 

Une violente explosion

Lors de l’arrivée de forces de l’ordre, l’intéressé discutait devant son domicile avec un voisin. Il a ensuite disparu dans son domicile, laissant la porte ouverte. Après avoir brièvement tenté de convaincre l’individu de sortir, les gendarmes sont entrés. C’est alors que les renforts, restés à l’extérieur, ont senti une forte odeur d’hydrocarbures. Le procureur raconte : « Dans le même temps, une fumée se dégageait de la maison. Très rapidement, un embrasement spontané, par effet de souffle, refermait violemment la porte. » Les 3 gendarmes rentrés dans la maison ont réussi à sortir du brasier, leurs vêtements en feu, grâce à l’intervention des militaires restés à l’extérieur. La violence de l’incendie les a empêchés de retourner porter secours au mis en cause, dont le corps a été retrouvé calciné. Les 3 gendarmes à l’intérieur ont été grièvement brûlés, le pronostic vital de l'un d'entre eux est engagé. Les 4 autres ont subi des brûlures plus légères en portant secours à leurs collègues.

Un "traquenard"

Les 3 militaires gravement blessés sont tous hospitalisés à Lyon. Le gendarme dont le pronostic vital est engagé est âgé de 27 ans. Son état reste critique. Un deuxième gendarme âgé de 35 ans est sorti du coma. Le 3ème, blessé au visage, est âgé de 33 ans. « A aucun moment les gendarmes ne se sont douté qu’ils pouvaient tomber sur un tel traquenard », regrette le procureur. Selon Eric Neveu, le mis en cause savait qu’il allait devoir répondre de ses menaces et donc, pouvait prévoir l’arrivée des militaires. Il aurait choisi la date du 15 mars, anniversaire de son fils, pour mettre en place son geste : « On se reverra en enfer », a-t-il écrit à destination de son enfant, âgé de 15 ans. Les gendarmes venus au secours de leurs camarades sont légèrement blessés et très choqués. Une cellule psychologique a été mise en place au sein de la gendarmerie.

Un village sous le choc

La maire du village, Nicole Coulange, indiquait quelques heures après l'explosion : « Je suis étonnée, c’est quelqu’un que je connaissais. Il habite la commune depuis deux ou trois ans. Il avait un très bon comportement. Avec moi, il a toujours été très respectueux et avec les voisins également. Je savais qu’il avait des problèmes avec la justice et avec les forces de l’ordre. Je ne m’attendais pas à une telle catastrophe. Je savais que quelquefois il avait un comportement menaçant et violent. Je l’avais su par les gendarmes de notre secteur. Je suis choquée ». Elle poursuivait : « C’est très violent. C’est un conseiller municipal qui m’a prévenue car il habite juste là. Il était très choqué. Je suis venue le plus rapidement possible. Les gendarmes sont venus chercher cette personne et cela s’est très mal passé. Il a déclenché un incendie qui a provoqué une explosion. Les gendarmes ont été blessés, brûlés grièvement ». Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait également témoigné son "soutien" envers les militaires blessés.

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